Quel mauvais père de famille, il peut être, le Chef. Laisser ainsi ses propres enfants mourir de faim pendant qu’il mène, lui, un train dispendieux. Une partie de cette terre du Sénégal dont il détient le titre foncier peine à se nourrir décemment avec des gens qui n’arrivent pas à assurer les trois repas quotidiens. On aurait dû leur dispenser du jeûne pour ne pas davantage mettre leur santé en péril. Il s’agit des populations des départements de Matam et Ranérou.
Goudiry dans la région de Tambacounda est également sur cette liste d’indigents. C’est l’alarme lancée par le Secrétaire exécutif du Conseil national de la sécurité alimentaire (CNSA) et que reconnait le Gouvernement. Deux départements qui englobent, au total, 549 000 personnes qui sont actuellement dans une situation de détresse alimentaire. Une population qui aime si bien le Chef qu’elle fait partie de celles qui lui assurent de confortables suffrages avec des scores à la soviétique. Une masse humaine prise en otage par des politiciens qui la traitent comme un gros bétail électoral, distribuant avec désinvolture de l’argent à ces misérables le temps d’une campagne avant de retourner à Dakar pour s’y « bunkeriser ».
Ainsi va la vie politique au Sénégal, les plus misérables étant toujours prêts à voter pour leurs bourreaux qui les tiennent par de petits billets de banque. L’image de l’édile d’Agnam, distribuant de l’argent à des émigrés de la Diaspora, constitue un outrage pour nos consciences si éprouvées par le luxe insolent de ceux qui nous dirigent. Tous obnubilés par leurs stations.
A entendre le Chef dire aux chefs son cartel de BBY (Benno Bokk Yaakar) que c’est leur avenir qui est en jeu avec les Législatives, ceci montre l’idée qu’ils se font de l‘exercice du pouvoir. Et comment pensez-vous qu’ils comptent secourir cette population qui a faim ? Ils promettent d’améliorer la situation de ces misérables. On est tenté de leur lancer cette phrase de Hugo : « Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée. »
KACCOOR BI