Pratiquement aphone depuis le début de ce qu’il est convenu d’appeler le scandale de l’hôpital de Louga avec le décès en couches de Astou Sokhna, la présidente de l’association des sages-femmes d’Etat du Sénégal sort de son mutisme. Sans détours, Bigue Ba Mbodji prend le contre-pied de ce qu’elle appelle « la vindicte populaire ».
C’est en effet sur sa page Facebook qu’elle dénonce: « Nous nous inclinons devant la mémoire de toutes les femmes qui ont perdu la vie en donnant la vie. Nos condoléances à la famille de Astou Sokhna. Eh Oui, des têtes sont tombées: 7 sages-femmes sacrifiées pour satisfaire la demande sociale toujours dans les locaux de la police. La gynéco en sursis pour que la maternité ne soit pas fermée, le docteur Amadou Gueye Diouf, Directeur de l’hôpital, limogé »
Allant plus loin, elle poursuit pour déplorer le non respect de la présomption d’innocence de ses pairs.
Elle écrit : « Et pourtant, toute personne est supposée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie mais pas la Sage-femme, une pestiférée sans droits qui doit être l’agneau du sacrifice pour faire taire la vindicte populaire ». Toujours dans la logique de soutenir les » agneaux du sacrifice » et dénoncer par ricochet les invectives envers sa corporation depuis depuis que la famille de Astou Sokhna est sortie dans la presse pour dénoncer un manque d’humanisme des agents de santé de garde la nuit du décès dans la maternité de l’hôpital, elle ajoute: « Merci pour pour les insultes, injures à l’endroit de nous sans exception, au moins cela permet de soulager les rancœurs, frustration et autres desseins ou objectifs ».
Pour rappel, après le tollé suivant la mort de Astou Sokhna à l’hôpital de Louga, le ministère de la Santé a suspendu les agents qui étaient de garde cette nuit. Ce mercredi en conseil des ministres, le Président Sall a limogé le directeur Amadou Gueye Diouf aussitôt remplacé. La famille ayant porté plainte, le procureur du tribunal régional de Louga a pondu un communiqué pour dire avoir accusé réception de la plainte tout en promettant que le droit sera dit dans toute sa rigueur. En attendant, l’enquête est confiée à la police et les mis en cause sont en train d’être entendus…