Croissance économique en 2022 : La Banque mondiale abaisse le Sénégal à 4,4%

par pierre Dieme

Le Sénégal n’aura que 4,4% de croissance cette année, si l’on se fie à Africa’s pulse. Ce rapport qui fait une analyse semestrielle des perspectives macroéconomiques à court terme, prévoit néanmoins 8,5% de croissance du Pib en 2023 et 10,6 en 2024.«Au Sénégal, la croissance devrait ralentir à 4,4 % en 2022, contre 6,1 % en 2021.

La croissance du Pib réel devrait rebondir fortement pour atteindre 8,5 % en 2023 et progresser encore à 10,6 % en 2024, affichant ainsi un dynamisme supérieur à celui d’avant la pandémie et au reste de la région.» C’est la prévision que la Banque mondiale a faite dans son rapport Africa’s pulse. Qui a fait une analyse semestrielle des perspectives macroéconomiques à court terme de la région.
Le Sénégal, comme les pays de la région ouest-africaine, est dans une logique de relance économique. A cet effet, l’institution de Bretton woods «prévoit une croissance de 3,6% pour 2022, en baisse par rapport aux 4% enregistrés en 2021» pour l’Afrique subsaharienne. Selon la Bm, l’économie régionale a bénéficié du redressement du commerce mondial, du niveau élevé des cours des matières premières et de la levée des restrictions qui avaient été imposées pour contenir la propagation du Covid-19, lors des différentes vagues de la pandémie.

Toutefois, précise le rapport, «plusieurs facteurs freinent la dynamique de croissance : le ralentissement de l’activité économique mondiale, la persistance des difficultés d’approvisionnement, l’apparition de nouveaux variants du Covid-19, une inflation élevée et des risques financiers croissants dus à des niveaux d’endettement élevés et de plus en plus préoccupants». Et pour ne rien arranger, les économies de la région sont fortement éprouvées par la crise ukrainienne.

«L’invasion de l’Ukraine vient s’ajouter aux facteurs qui freinent la reprise dans la région. Même si les liens commerciaux et financiers directs avec la Russie et l’Ukraine sont faibles, la guerre aura probablement une incidence sur les économies d’Afrique subsaharienne via le renchérissement des produits de base, la hausse de l’inflation alimentaire, énergétique et globale, le resserrement des conditions financières mondiales et la contraction des flux de capitaux étrangers dirigés vers la région.

Le conflit ne devrait avoir que des effets limités sur la croissance régionale mais, du fait de l’inflation imputable à la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, il augmente la probabilité de voir apparaître des troubles civils dans un contexte d’instabilité politique accrue», lit-on dans le rapport.


Dans le rapport Africa’s pulse, la Banque mondiale affirme que «le durcissement de la politique monétaire pourrait ne pas suffire à faire reculer l’inflation». Dans cette optique, recommande la Bm, «la hausse des prix est due à des chocs sur l’offre et que les canaux de transmission des politiques monétaires sont faibles dans les pays africains, du fait du sous-développement de leurs marchés financiers et de l’importance de leurs secteurs informels.

Outre les interventions de politique monétaire, il faudra aussi prendre des mesures pour atténuer les conséquences de l’inflation sur les populations pauvres et vulnérables. Les politiques commerciales peuvent jouer un rôle important à cet égard, en permettant la libre circulation des marchandises entre les pays».

Par Malick GAYE

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