Zoom sur des gamins de la Tanière au gros mental : Abdou Diallo-Bamba Dieng-Pape Guèye : la pression ?

par pierre Dieme

Des succès au mental. C’est par ces mots qu’on peut qualifier les performances des Lions à la Can 2021 et lors de leur qualification au Mondial face à l’Egypte. Dans ce groupe qui respire la confiance, Le Quotidien s’est intéressé à trois gamins très forts mentalement. Décryptage.

«Je n’ai jamais vu une équipe du Sénégal avec des joueurs aussi forts mentalement, déterminés, persévérants, engagés» : ces propos sont du président de la Fédération sénégalaise de football. Me Augustin Senghor s’exprimait dans Le Quotidien, au lendemain du sacre des Lions qui venaient d’offrir au football sénégalais la première Can de son histoire.
Une manière pour le patron du foot sénégalais de rendre hommage à ses «guerriers» -pour reprendre les propos du sélectionneur- qui ont surtout fait preuve d’une force mentale, d’un esprit d’équipe et d’une solidarité tout au long de la campagne camerounaise. Avant de confirmer cette envie lors de la double confrontation contre l’Egypte, fin mars, en barrages du Mondial 2022.
Et dans ce groupe qui vit si bien, Le Quotidien s’est intéressé à trois gamins qui ont crevé l’écran par leur audace et leur implication, en dehors et sur le terrain : il s’agit de Abdou Diallo (25 ans) ; Pape Guèye (23 ans) et Bamba Dieng (22 ans).

Le «décret» de Abdou Diallo qui interdit de jubiler
Et sous ce chapitre, c’est le défenseur central parisien qui aura cassé la baraque. En effet, le monde entier a vu la vidéo de son discours rageur après la qualification des Lions, en demi-finale de la Can 2021, face à la Guinée Equatoriale (3-1).
Très heureux du ticket du dernier carré obtenu par sa sélection, Abdou Diallo a néanmoins donné de la voix dans les vestiaires après le match pour prévenir ses coéquipiers, en leur envoyant un message fort.
«Au début du tournoi, on nous a sous-estimés. Personne ne nous prenait plus comme un favori, soi-disant qu’on jouait mal. Aujourd’hui, tout le monde va dire qu’on a gagné et qu’on est les favoris. Ne vous laissez pas avoir hein. On n’a encore rien fait puisqu’on n’est qu’en demi-finale. On n’est contents pour aujourd’hui. On profite bien de la qualification mais dès demain, c’est reparti et n’oubliez pas qu’on a un jour de moins de récupération que le Burkina Faso», avait-t-il lancé, avec verve, dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube de la Fédération sénégalaise de football. Poussant le président de la Fédé à parler, avec un brin d’humour, de «décret Abdou Diallo».

Abdou Diallo serait un bon avocat pour convaincre les Binationaux de jouer pour le Sénégal
Pour le joueur de 25 ans, l’heure n’était pas au relâchement, mais plutôt à la concentration. Des mots très forts qui confirment l’état d’esprit du natif de Tours qui a récemment regagné la Tanière. Poussant d’ailleurs certains observateurs à penser qu’il serait un bon compagnon pour le sélectionneur, au moment d’aller à la chasse aux Binationaux. «Avec une telle implication et un mental aussi fort, Abdou Diallo serait un bon avocat pour convaincre les Binationaux de jouer pour le Sénégal.»

Pape Guèye : «De nature, je suis très fort mentalement»
Quid de Pape Guèye ? Le milieu marseillais, qui respire la grande forme depuis son retour de la Can, a fait aussi preuve d’un gros mental suite à sa suspension-surprise en pleine Can par la Fifa, en raison du différend entre son club, l’Om, et Watford. Finalement, le natif de Tours a vu sa sanction suspendue par le Tribunal arbitral du sport. Lui permettant de poursuivre sa Can. Un épisode qu’il a vécu avec sérénité. «Je ne vais pas trop en parler. Je suis bien entouré et de nature, je suis très fort mentalement. Cette histoire de suspension, ça ne m’a pas trop déstabilisé», avait-il déclaré à la fin de la Can.

Quand Bamba Dieng désobéit à son papa…
Son coéquipier marseillais, Bamba Dieng, a aussi ce même esprit «boul fallé». Toujours sans pression malgré son jeune âge, il a donné un aperçu de sa force mentale lors des séries de tirs au but, en finale de la Can au Cameroun et lors du match décisif Sénégal-Egypte, du 29 mars dernier au Stade Abdoulaye Wade.
Pourtant, a révélé l’ancien pensionnaire de Diambars, son papa lui avait interdit ce genre d’exercice. «Avant la finale, j’ai parlé avec mon père. Il m’a dit de ne pas tirer s’il y a tirs au but [rires]. J’ai répondu «oui». Mais après, le coach a choisi et j’en faisais partie. Je me suis dit «pourquoi ne pas tirer ? J’ai les capacités et je vais marquer». S’il a tremblé ? Non, même pas. Un petit peu ? Non», a déclaré le joueur de 21 ans qui, apparemment, se «foot» de toute forme de pression. A l’image de ses deux autres potes.

Par Hyacinthe DIANDY 

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