Perturbations dans les hôpitaux : La santé aux urgences

par pierre Dieme

Le secteur de la santé était à l’arrêt hier dans plusieurs structures hospitalières et même au niveau des centres de santé, à cause de la grève de la structure And gueusseum. Ces travailleurs réclament une revalorisation de leur fonction et la correction du système indemnitaire dans la Fonction publique.

La santé est malade sur toute l’étendue du territoire, à cause du mouvement d’humeur de And gueusseum. Hier, plusieurs structures hospitalières étaient au ralenti et vivaient au rythme des sit-in. Mballo Dia Thiam, président de l’Alliance des syndicats autonomes de la santé et de l’action sociale, flanqué de Ibrahima Mané, chef du département administratif et gestion de Sutsas, est «très satisfait» de la mobilisation du personnel de la santé. «Le niveau de mobilisation qui a été montré sur le terrain, montre la détermination des camarades. Notamment pour la signature des accords, des points déjà négociés avec le gouvernement. Et la finalisation des discussions autour des salaires. Et l’Etat doit comprendre que le personnel de santé est essentiel dans le service public. Aujourd’hui, nous demandons à tout le personnel de rester soudé. Il n’est pas question que les gens de la santé soient des personnes qui s’aventurent à quémander», explique M. Mané.
En écho, Mme Awa Aby Ndiaye, Secrétaire générale de Sutsas Guédiawaye, essaie de ressortir les problèmes qui secouent l’hôpital Da lal Jamm : «Certes c’est une grève et un sit-in national mais ici, au niveau de l’hôpital Dalal Jamm, nous avons aussi nos points de revendication. On ne peut pas mettre en place un hôpital comme celui-ci, de niveau 4, où nous avons 4 ambulances qui sont toutes en panne. L’une d’entre elles, lorsqu’il il y a urgence, on la pousse pour qu’elle puisse s’allumer. Dans quel pays sommes-nous ? Pis, il y a le problème de motivation. Nous voulons que ces motivations soient remontées des paramédicaux aux balayeurs jusqu’aux  professeurs. Il faut mettre tout le monde au même pied, combattre la discrimination qui existe dans cette structure hospitalière.»
Face à la presse, Mme Ndiaye renseigne que plusieurs services ne sont pas fonctionnels alors que chaque jour, l’hôpital s’agrandit. «Pire, l’hôpital manque de matériels, ce qui bloque le travail de certains. Il y a aussi la construction du bloc opératoire qui est toujours en chantier. Les raisons de ce blocage, je ne saurais vous les dire exactement», enchaîne Mme Ndiaye, qui décrit un tableau sombre à Dalal Jamm. Par ailleurs, les travailleurs ont décrié le problème de la restauration, car «400 personnes ne parviennent pas à s’alimenter aux heures de pause». «Le ministre de la Santé, Abdou­laye Diouf Sarr, et le chef de l’Etat sont interpellés et ils doivent veiller au bon fonctionnement de la structure hospitalière qui est en agonie», enchaînent les travailleurs.
Pour l’instant, les autorités de Dalal Jamm n’ont pas voulu réagir.
Après la paralysie du système éducatif, le secteur de la santé est traversé par des perturbations. Après avoir satisfait les enseignants à coups de mil­liards pour améliorer leur situation indemnitaire, l’Etat semblait avoir très tôt pris les devants en conviant les syndicalistes du secteur de la santé à la table des négociations. Lors de la première rencontre tenue le 10 mars dernier, les deux parties avaient passé en revue les points contenus dans le protocole d’accords de 2014 mais aussi les doléances, objet du préavis de grève. Apparem­ment, rien de concret ne s’était dessiné.

Par Abdou Latif MANSARAY 

You may also like

Web TV

Articles récentes

@2024 – tous droit réserver.