Casamance : le président de la république autorise la poursuite des opérations
Dans son discours à la Nation à l’occasion du 62e anniversaire de notre accession à la souveraineté internationale, le président de la République Macky Sall, chef suprême des Armées, dit avoir autorisé la poursuite des opérations pour la défense de l’intégrité territoriale, la lutte contre la criminalité transfrontalière et le pillage de nos ressources naturelles en Casamance. Pour « Le Témoin » quotidien, cela signifie surtout que des ordres ont été donnés pour la capture, mort ou vif, du chef rebelle Salif Sadio en fuite vers la Gambie. Un mandat d’arrêt international n’est pas à écarter…
Sous un déluge de feu déclenché par l’Armée nationale, des centaines de combattants de la faction du chef rebelle Salif Sadio se sont éparpillés dans la forêt gambienne qui s’étend sur plus de 500 km2. Les plus malchanceux parmi ces voyous ont été tués ou blessés. Seulement voilà, malgré le succès de l’opération visant à démanteler les bases du chef rebelle Salif Sadio, l’Armée ne compte pas s’en arrêter là.
Sans doute, le commandant de la zone militaire N° 5 de Ziguinchor ne va pas tarder à remettre un rapport sur la situation sécuritaire au procureur de Ziguinchor. Car, il ressort de nos informations que le procureur de la République de Ziguinchor n’attend que ce rapport, synonyme de mise en accusation, pour déclencher des poursuites. Auquel cas le chef rebelle Salif Sadio sera sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Et devra donc être capturé, mort ou vif…
Rappelons-le, trois semaines après l’offensive militaire visant à démanteler les bases rebelles et autres sanctuaires de voyous dans le Nord-Sindian, l’Armée ne fait pratiquement plus rien que procéder à des opérations de ratissage et de fouille. Evidemment faute de combats ! Car toutes les bases arrière de la faction du chef rebelle du Mfdc Salif Sadio et situées dans les villages de Diounor, Karounor, Kapa, Bakingaye, Djilanfalé, Guikess, Katama, Katinoro, Tampindo, Kanfounda et Younor ont totalement été détruites avant d’être occupées par nos forces armées.
Comme l’avait également révélé « Le Témoin », le chef rebelle Sadio Sadio et son épouse ainsi que ses compagnons de brousse se sont évaporés dans la nature. Des villageois interrogés dans la zone avaient laissé entendre que Salif Sadio et sa bande armée ont quitté leur sanctuaire pour fuir nuitamment en moto vers les villages frontaliers de la Gambie. Justement, ceux qui croyaient encore que nos soldats allaient regagner rapidement leurs casernes vont déchanter à l’analyse du discours du président Macky Sall de dimanche dernier.
Dans son message à la Nation, le chef suprême des armées a d’abord réitéré sa confiance et sa fierté aux membres des forces de défense et de sécurité. Il a salué la mémoire de nos soldats tombés au champ d’honneur avant de souhaiter prompt rétablissement aux malades et blessés tout en renouvelant son soutien aux soldats déployés au service de la paix dans le monde. Et surtout en opérations pour la défense de l’intégrité territoriale et la lutte contre la criminalité transfrontalière et le pillage de nos ressources naturelles en Casamance. « J’ai donné ordre à nos forces de défense et de sécurité de poursuivre sans répit ces opérations jusqu’à ce que tous les objectifs assignés soient atteints » a vigoureusement martelé le président de la République. Que sous-entend l’expression «objectifs assignés soient atteints » ?
Sans risque se tromper, « l’atteinte des objectifs » signifie rien d’autre que de mettre hors d’état de nuire tous ces groupes et milices armés qui sévissent en Casamance. Groupes et milices qui ont à leur tête un certain Salif Sadio dont le mandat d’arrêt international le concernant est imminent. De lourdes charges seront retenues contre lui et ses comparses : assassinats, meurtres, tortures, actes de barbarie, viols, enlèvements, séquestrations, détention illégale d’armes de guerre, culture illicite de drogue, trafics illicite de bois, trafics internationaux de drogue, port illégal d’uniformes, vols de voitures administratives etc. N’en jetons plus !
Pape NDIAYE