Très connu à Dakar, le Marché Petersen constitue un lieu de convergence entre vendeurs et acheteurs. Vu cette grande attraction, le marché Petersen est devenu totalement encombré, avec des embouteillages, une circulation automobile très perturbée et une concentration humaine qui rend délicat le déplacement des piétons. Face à cette situation et dans le cadre des réfections des édifices du pays avec l’arrivée du BRT, des séries de déguerpissements sont notées ces derniers jours. Tout d’abord, le 29 mars les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation du garage, suite aux instructions du préfet de Dakar.
Une décision mal appréciée par les commerçants. Trouvés dans le désarroi et la désillusion, ces derniers, très remontés contre le gouvernement, ont exprimé leur colère devant les médias et l’opinion publique. Interrogés à ce sujet, ils disent n’avoir pas reçu de sommation ni d’indemnisation. Ils ont confié même être allés voir l’autorité, mais cela n’a abouti à rien. Face à cela, ils se sont constitués en un collectif pour pouvoir se battre face à cette situation. Démoli pour être reconstruit, le préfet a ordonné la destruction des magasins tables et cantines qui se trouvaient sur le lieu. Selon ces membres, les lois et règlements qui étaient établis n’ont pas été respectés par l’État du Sénégal car ces derniers n’ont pas été avertis ni n’ont reçu de délai de libération des lieux.
Cheikh Wade, coordinateur des plateformes du secteur informel, trouve inadmissible que l’État, après avoir mis en place la Der et beaucoup d’institutions pour venir en aide à la jeunesse sur l’emploi et l’insertion, déguerpisse des travailleurs. Selon lui, si la situation dégénère, le préfet sera pris comme responsable. « Nous sommes des responsables de famille ne comptant que sur la vente pour répondre à nos besoins quotidiens ».
Pour ce jeune étudiant sous le couvert de l’anonymat trouvé à la gare de Petersen, ces commerçants doivent être conscients que l’Etat doit aussi travailler et embellir la ville. “Il n’y a aucune règle dans ce lieu, les gens s’associent n’importe où et n’importe comment. J’ai déjà entendu dire que le BRT doit venir jusqu’ici et tout le monde sait que ces infrastructures vont avoir des impacts dans la réduction de la durée des trajets des transports publics.”
ASTOU MALL