Le Colloque international femmes, identités, politiques, droits et dynamiques socio-économiques s’est ouvert, ce mercredi, à Dakar. Une rencontre qui permet de connecter chercheurs-ses et experts-tes sociologues, juristes, politistes, économistes, d’une part et des partenaires tournés vers l’essor de la recherche-action concernant les femmes africaines à la fois dans une dimension holistique et « localisée ».
En effet, les concepts de droits des femmes et d’identité constituent le socle de ces deux journées de réflexions scientifiques. Selon l’interactionnisme symbolique, les identités s’enracinent dans les rôles sociaux. A cet égard, les transformations autour de la question des droits humains et particulièrement de ceux des femmes, de leur naissance à leur « maturité » sont de plus en plus mises sur la table de discussions sous différents angles : féministe, genre, défense de droit des femmes, égalité, équité avec une approche universaliste parfois nihiliste, omettant les identités, les cultures et les milieux de vie des uns et des autres.
Que veulent dire aujourd’hui, les droits des femmes, le féminisme, le genre et dans quel contexte mettre en avant ces concepts ? Depuis quand est-il question de patriarcat exacerbé ? Qu’est-ce que le patriarcat face au matriarcat ? Répondre à ces différents question nements ne peut se concevoir sans une approche résolument multidisciplinaire et pratique. Quels sont les enjeux nouveaux de l’égalité, de l’équité de genre, de sexes face aux questions identitaire, culturelle, socio-historique, juridique, politique ?
Ce colloque tente de dépasser l’ordre binaire des droits des femmes et également du féminisme afin de mettre en perspective le prisme identitaire au centre des réflexions en Afrique. De plus en plus, il est certain que l’adjectif féministe fait référence à des positionnements distincts sur l’enjeu de l’identité au sens de l’identité nationale, ethnique, religieuse ou à propos du débat sur le voile, l’islam, la laïcité, la polygamie, les genres, l’avortement…
Or tout se passe comme si ces prises de position différentes n’empêchaient pas de se qualifier de féministe, de défenseurs des droits des femmes. Et face à cela, s’érigent des problématiques de recherche féminines ou féministes qui mettent en avant une rigueur scientifique rejoignant Weber et plaçant au centre de toute épistémologie, le principe de la neutralité axiologique.