Dixième anniversaire de l’accession au pouvoir de Macky Sall, ce 25 mars. Dix ans durant lesquels, le chef de l’Etat a multiplié les réalisations d’infrastructures dans certains secteurs. Avant la Covid-19, l’économie était le principal atout de Macky Sall, celui sur lequel il misait pour atteindre un taux de croissance à deux chiffres. Mais avec l’arrivée de la crise sanitaire, doublée d’une crise économique, tout s’est effondré tel un château de cartes. La pandémie a eu un effet sur l’économie sénégalaise, qui n’a pas été facile pour les Sénégalais avec la hausse des prix des denrées de première nécessité, malgré la subvention des prix et la suppression des taxes sur certains produits. Ses 10 années ont connu des tops et des flops. Entre promesses tenues et non tenues, l’occasion de dresser le bilan de son dixième anniversaire à la tête du pays.
Elu le 25 mars 2012, le président Macky fête ce 25 mars 2022, ses dix ans à la tête du Sénégal. Après deux ans de règne, il adopte le Plan Sénégal Emergent (PSE). Pour atteindre ses objectifs, Macky Sall a mis en place le plan d’action prioritaire (Pap 2014-2018), pour une transformation structurelle de l’économie et de la croissance, qui constitue l’axe 1 du PSE.
Ses dix années au pouvoir ont été riches en réalisations d’infrastructures, le chef de l’Etat a voulu conduire le Sénégal dans la modernité, avec la réalisation du Train Express Régional (le TER), premier jalon d’un réseau ferroviaire interurbain appelé à s’étendre, qui au-delà de la desserte de l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar. Le projet Bus Rapid Transfer (BRT) qui reliera le Sud au Nord de la ville de Dakar.
Le chef de l’Etat a réalisé l’autoroute Ila Touba (Thiès-Touba) et a récemment lancé la construction de l’autoroute côtière Dakar-Saint-Louis et de l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack. En 10 ans, le Sénégal est passé de trente-deux (32) kilomètres d’autoroutes à 220 km, en 2021.
Pas encore autosuffisant en riz
Le Sénégal n’a pas encore atteint l’autosuffisance alimentaire en riz. Le Sénégal importe 90 mille tonnes de riz, par an. Macky Sall avait visé l’autosuffisance en riz en 2017. Une promesse tenue en 2015, après 3 années de pouvoir. En ce qui concerne le riz, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural estime que le Sénégal a toujours cet objectif d’autosuffisance. « On est passé de 300 mille tonnes dans les années 2012, quand le Président Macky Sall prenait le pouvoir. Présentement, nous sommes à plus d’1 million de tonnes. Ce qui nous reste à faire, c’est de trouver le mécanisme pour aller vers les productions de 2 millions de tonnes », soutenait Moussa Baldé.
La Covid qui a mis le monde à terre, la guerre d’Ukraine surtout a changé définitivement la donne. Les tensions avec la Russie font aussi grimper les prix des matières premières et agricoles. Les effets de la pandémie et de la Guerre en Ukraine risquent d’anéantir l’autosuffisance alimentaire en riz tant annoncée par le Président Sall.
Macky Sall, ses promesses, ses programmes, son million d’emplois et la frustration des jeunes
Le président Macky Sall estime avoir créé 493.000 emplois entre 2012 et 2019 et les différents programmes qu’il a initié tels que la Délégation général à l’entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), l’Agence national d’Insertion et de Développement agricole (ANIDA), Programme national des Domaines agricoles communautaires (PRODAC), l’Agence nationale pour la Promotion de l’Emploi des jeunes (ANPEJ), l’Office national de Formation professionnelle (ONFP), l’Organisation féminines et de l’entreprenariat féminin, le Fonds de Financement de la Formation professionnelle et technique (3 FPT), Cellule d’Appui de la Promotion de l’Emploi des Jeunes, le Programme Sénégalais pour l’entreprenariat des Jeunes (PSEJ).
il avait promis la création d’un million d’emplois lors de la campagne électorale de la présidentielle de 2019 durant son quinquennat. Cependant, le chômage reste toujours endémique au Sénégal. Et fait partie de la pile de frustrations refoulées en mars 2021, par les jeunes, qui avaient pris pour prétexte l’arrestation du l’opposant Ousmane Sonko.
Malgré toutes les agences et programmes déroulés par l’actuel régime, l’équation de l’emploi des jeunes reste toujours non résolue.
Lors de son discours du 8 mars 2021, le Président avait annoncé en guise de réponse à la jeunesse, un programme d’urgence pour l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes de 450 milliards de FCFA sur la période 2021-2023. Lors du Conseil présidentiel sur l’emploi des jeunes du 22 avril 2021, le Chef de l’Etat avait lancé un Programme intitulé « Xëyu Ndaw gni (emploi des jeunes) ». Un programme qu’il veut pragmatique et tourné vers l’action.
Bilan social entaché par la Covid 19
Depuis son arrivée à la magistrature suprême, Macky Sall a fait le développement du capital humain un sacerdoce. Une décision qui traduit sa volonté de mettre un terme aux injustices sociales sous leurs différentes formes, avec une politique sociale qui a porté sur l’amélioration du pouvoir d’achat, la baisse des prix des denrées de première nécessité, la baisse de l’impôt sur le revenu, celle historique du coût des factures d’électricité, ou encore le Programme national des Bourses de sécurité familiale, la Couverture maladie universelle et la bonification retraite, la promotion de l’habitat social et l’amélioration des conditions de vie des étudiants, le PUDC etc.
Cependant, la pandémie a porté un coup dur à l’économie sénégalaise, elle va nuire à la croissance et entraîner une hausse des prix. L’économie a ressenti les effets du ralentissement de la croissance et de l’accélération de l’inflation. Conséquences : la hausse des prix des matières premières, telles que les denrées alimentaires, l’énergie, les matériaux de construction du fait de l’augmentation du fret. L’inflation a eu des effets désastreux sur le pouvoir d’achat de beaucoup de foyers.
Pour soulager les ménages, le Président Sall a procédé à une baisse de certaines denrées, en supprimant certaines taxes douanières sur les produits de première nécessité. C’est dans cette optique, qu’il a décidé de baisser les prix de l’huile, du riz brisé et du sucre. Mais les ménages ne sont pas épargnés par cette crise, la guerre en Ukraine qui persiste pour augmenter l’inflation.
Alors depuis 10 ans, Macky Sall tente de maintenir les prix par la subvention des prix. Malgré la pandémie, il a trouvé moyens et astuces pour maintenir les prix.
Le programme décennal de lutte contre les inondations n’a pas eu l’effet escompté
Comme les années précédentes beaucoup de localités de Dakar et de sa banlieue ont été prises par les eaux. Keur Massar, Cité Sipres, Diamaguene Sicap Mbao, Tivaouane Diack Sao, Kaolack, Touba, Parcelles Assainies, Grand Yoff entre autres localités ont toutes été sous les eaux pendant l’hivernage. Keur Massar justement que le Chef de l’Etat a érigé récemment en département est totalement a été pris par les eaux contraignant beaucoup de familles à déménager. Pourtant le 22 octobre 2020 en marge de la Journée nationale de la décentralisation à Diamniadio, le Chef de l’État avait réaffirmé l’ambition de l’Etat de poursuivre le programme décennal de lutte contre les inondations (2012-2022), notamment à Keur Massar, en vue notamment de préserver des eaux de pluies cette zone de la grande banlieue dakaroise. « Nous allons poursuivre le programme décennal de lutte contre les inondations. Nous venons d’en faire l’évaluation, nous en sommes à 506 milliards de francs CFA depuis 2012. Il nous faut aller au-delà des 760 milliards de francs CFA qui ont été programmés », partageait Macky Sall.
Plus de 500 milliards ont été injectés pour lutter contre les inondations pourtant, les inondations reviennent chaque année. C’est la raison pour laquelle le Président de la République, Macky Sall veut que la lumière soit faite sur la gestion des fonds décaissés pour venir à bout des inondations au Sénégal. En effet, il a demandé à l’IGE d’enquêter sur les milliards investis pour lutter contre les inondations.
Moussa Ndongo