Pendant que le Chef s’exerce à des contorsions sémantiques pour attendrir le président de la Banque mondiale sur la situation de l’Afrique prise jusqu’au cou par un surendettement, et que son ministre de l’Economie nous brosse un avenir pour le moins sombre, ce pays montre curieusement des signes extérieurs de richesse. Au regard du train de vie de certains de nos compatriotes, on peine à croire que le Sénégal serait un pays de crève- lafaim.
D’ailleurs, lors de la dernière sortie politique du chef à Kaolack et Tambacounda pour recoller les morceaux au sein de son armée mexicaine, les thunes étaient distribuées aux militants mécontents pour les flatter et les remettre dans les rangs en perspective des prochaines Législatives. Des milliards sont également servis à des familles religieuses pour la construction ou l’achèvement de mosquées ou châteaux. Pendant donc que, ailleurs dans le monde, on cherche à thésauriser, dans ce charmant pays qui marche sur la tête, on se comporte comme la cigale de la fable de Jean de la Fontaine. Face à un tableau aussi noir et morose, on nous apprend que les billets du prochain match devant opposer nos « Lions » à l’Egypte dans le nouveau stade digne d’une coupe du monde baptisé Abdoulaye Wade sont cédés entre 300. 000 et 100. 000 balles pour les catégories Vip et « Vvip ».
Et dans un pays où la pratique du m’as-tu vu constitue un accessoire qui colle à la peau de sa population, il faudra s’attendre à toutes les folies. Et c’est déjà le cas. Tous les billets de cette catégorie prestige ont trouvé acquéreurs. Plutôt que des amoureux du foot, on trouvera dans ces loges chèrement acquises des frimeurs et nouveaux riches par la politique qui posteront leurs clichés sur les réseaux sociaux, histoire de montrer qu’ils ne sont pas des misérables.
Ce fameux « Puukare » qui constitue une de nos plus stupides extravagances. Ils pourront toujours dire que c’est leurs thunes et que les jaloux peuvent maigrir. Toutefois, la grande partie de ces messieurs et dames sera constituée de grands voleurs de la République qui plastronneront en nous tirant la langue.
KACCOOR BI