Le Médiateur de la République, Demba Kandji a fait sa première sortie depuis sa nomination à la tête de cette structure. Il a tenu, ce lundi avec la Commission d’évaluation et de suivi des politiques et programmes publics, une journée d’échange et de réflexion sur la médiation institutionnelle dans l’Etat de droit.
A cette occasion, le successeur de Alioun Badara Cissé a été interpellé sur la situation politique de ce pays. Mais il a précisé que la Médiature n’est pas intéressée par les querelles politiques.
«Le Médiateur de la République n’est pas interpellé par le climat politique. Il s’occupe des préoccupations des citoyens vis-à-vis de l’Administration. Mais ces querelles politiques ou partisanes ne sont pas du domaine du médiateur».
Afin de mieux répondre aux interpellations des usagers, le médiateur de la République, Demba Kandji, juge qu’il est nécessaire de donner à l’institution qu’il dirige le pouvoir de donner des ordres à l’administration. La demande a été formulée hier, mardi 22 mars, lors d’une rencontre d’échange sur la «Médiation institutionnelle dans l’Etat de droit».
Les doléances des Sénégalais à leur administration ne sont pas toujours satisfaites. Et pour changer ce fait, le médiateur de la République, Demba Kandji, qui est assez souvent saisi, veut que son institution soit dotée de pouvoir/possibilité de donner des ordres. La Médiature qui a été instituée, depuis 1991, n’a pas suivi l’évolution de l’administration qui s’est renforcée en termes d’efficacité, de compétence. «Le citoyen a besoin de plus de rapidité dans le traitement de sa réclamation par exemple. Il faudrait que le médiateur ait le pouvoir d’injonction par rapport à l’administration», a-t-il plaidé hier, mardi 22 mars 2022, à l’ouverture d’une rencontre axée sur «La médiation institutionnelle dans l’Etat de droit». Demba Kandji soutient en outre : «Nous répercutons la réclamation de l’usager et nous attendons que l’administration nous réponde». Mieux, ajoute-til, «il faudrait peut-être des délais de temps, circonscrire des procédures et les enfermer dans un pouvoir injonctif confié au médiateur de la République».
Pour Demba Kandji, «il faut aussi envisager la reconversion en défenseur des droits du médiateur». Pour le président de la Commission d’évaluation, de suivi des politiques et programmes publics, Ibrahima Sall, réfléchir sur comment donner au médiateur le pouvoir d’injonction répond au besoin d’être plus à côté de la population. «Nous sommes conscients de la nécessité d’organiser cette réflexion parce que nous avons une montée en puissance des litiges et des problèmes entre les citoyens et l’administration. Et, par conséquent, il faut accompagner la Médiature dans cette montée en puissance pour faire face à ce type de litiges». Il s’agit aussi, selon lui, «d’apaiser les relations entre les citoyens et l’administration mais cela veut dire aussi désengorger la justice pour permettre un règlement à l’amiable des problèmes qui se posent». Ibrahima Sall souligne aussi qu’à travers l’organisation de la rencontre, ils veulent «savoir toutes les réformes à faire sur la Médiature elle-même parce qu’elle a besoin d’ajuster ses moyens, son organisation, ses structures aux défis qui se présentent à elle».
RESOLUTION DES CONFLITS POLITIQUES DEMBA KANDJI «CONFINE» LA MÉDIATURE
Demba Kandji, le nouveau médiateur de la République, est formel : son institution ne compte nullement intervenir dans les rapports conflictuels ou autres entre les acteurs politiques. Hier, mardi, en marge de l’atelier de réflexion sur la « médiation institutionnelle dans l’État de droit», l’ancien magistrat a tenu à préciser de manière claire les attributions de son institution qui, de son avis, ne peut s’intéresser aux problèmes politiciens. «Le médiateur n’est pas intéressé par ce climat (politique-ndlr). Il n’est pas interpellé par le climat politique. Le médiateur s’occupe des préoccupations des citoyens vis-à-vis de l’administration», a-t-il indiqué sans fioritures.
Et d’expliquer dans la foulée que les relations citoyen-administration, l’entreprise qui peut être en difficulté dans son environnement normatif et institutionnel, cela peut intéresser le médiateur. «Mais les querelles politiques et partisanes, ce n’est pas du domaine du médiateur de la République», a-t-il dit pour contenir toute velléité diffuse ou non d’impliquer la Médiature dans une quelconque conciliation entre acteurs politiques. Surtout en cette veille d’élections législatives où pouvoir et opposition sont à couteaux tirés à propos du parrainage, de la caution, de la période de révision des listes électorales et/ou de l’inscription des primo-votants ou autre résolution de l’inéligibilité de certains porte-drapeaux du camp anti-Macky.