L’opposition veut avoir le maximum de députés lors des prochaines élections législatives pour imposer la cohabitation. Invité de l’émission Jury du Dimanche, Mody Gadiaga, juriste, estime que si les résultats des urnes imposent une cohabitation il va y avoir une cohabitation.
« Mais cette cohabitation-là ne peut pas empêcher le fonctionnement normal des institutions de la République. Si cohabitation il y en a, je ne pense pas qu’il puisse y avoir de conflit dès lors que chacun reste dans son rôle. Le président de la République détermine la politique de la nation. Il nomme le Premier ministre et met fin à ses fonctions. Et le Premier ministre conduit la politique déterminée par le président de la République. Par ailleurs, je pense que si l’opposition est majoritaire à l’Assemblée nationale, le président de la République va nommer un Premier ministre issu des rangs de l’opposition. C’est pour que l’Assemblée nationale ne puisse pas bloquer l’action gouvernementale. Il sera obligé de le faire », a indiqué Mody Gadiaga.
« Il faut maintenir le parrainage comme filtre »
Pour ces élections législatives justement, le parrainage est imposé aux partis politiques. Mais selon une partie de l’opposition, la Cour de justice de la Cedeao avait demandé de supprimer le parrainage. Devant le Jury du Dimanche, Mody Gadiaga, juriste, a expliqué que la Cour de justice de la Cedeao dit qu’il faut supprimer le système de parrainage. « Il faut que le supprimer dans la mesure où c’est un système qui prive certains partis de la liberté de participer aux élections. La Cour de justice de la Cedeao n’a pas demandé la suppression du parrainage en tant que tel. Elle a demandé la suppression parce que compte tenu du nombre de partis politiques régulièrement constitués au Sénégal plus de 300, le taux de signatures qui est requis ne peut permettre qu’à 1/3 des partis régulièrement constitués de pouvoir se présenter aux élections. Parce que le taux est entre 0,5 % minimum et 0,8% », a-t-il dit.
Il ajoute : « si on rapporte ça au nombre d’électeurs inscrits, seuls 1/3 des partis régulièrement constitués pourraient avoir le nombre de signatures requis. Ce que je voulais dire c’est que l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao n’a pas demandé la suppression du parrainage lui-même en tant que filtre nécessaire, mais a demandé la suppression du système en réduisant le taux de signatures requis par rapport à la masse des électeurs inscrits. Je pense que l’honnêteté exige de maintenir ce parrainage comme un filtre. Si on réduit le taux de manière à ce que tous les partis régulièrement constitués puissent être candidats, cela revient à supprimer le parrainage lui-même ».