«Tant que le conflit casamançais nourrira plus de gens qu’il n’en tue, il va perdurer », a déclaré Babacar Diouf, Colonel de l’armée de l’air à la retraite.
Invité de l’émission « Objection » sur Sud Fm, l’ancien aide de camp du président Abdou Diouf estime que si le conflit perdure, c’est que, d’une part, certains y trouvent leurs comptes. D’autre part, ajoute-t-il, « on peut dire que le problème de tous les mouvements de guérilla ou indépendantistes, c’est qu’à un moment, obligé de vivre – puisque le premier objectif de toute organisation, c’est sa propre survie – on vire vers une forme de criminalisation. On l’a vu avec les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Pour avoir des ressources, on fait du trafic et d’autres choses ».
L’officier supérieur à la retraite estime que le Sénégal a le droit et le devoir d’envoyer son armée aux gens qui prétendent avoir le monopole de la violence dans une portion du territoire et qui ont attaqué ses soldats à la frontière gambienne. Et ceci pour leur montrer que « l’Etat est la seule organisation qui a revendiqué avec succès le monopole de la violence légitime ».
D’après le colonel Diouf, si « ce mouvement existe, c’est parce qu’il a pu bénéficier de soutiens locaux, mais aussi des pays limitrophes ».
Pour en venir à bout, il pense que « la stratégie russe est valable ». C’est-à-dire, « vous menez de concert la négociation et le déploiement des forces ». « Il faut que les gens sachent qu’il n’y a que la paix des braves qui est possible dans ce conflit, parce que l’Etat du Sénégal ne peut pas s’amuser à accepter l’existence d’une rébellion », fulmine-t-il.