Momar Diongue redoute un contentieux préélectoral

par pierre Dieme

La question du système de parrainage continue de jeter un froid dans le landernau politique.

Après la sortie de la Direction générale des élections sur les modalités de collecte de parrains, l’opposition regroupée au sein des coalitions Yewwi et Gueum Sa Bopp est montée au créneau pour récuser le maintien du parrainage citoyen pour les élections législatives du 31 juillet. Interpellé sur l’impact que pourrait avoir ce bras de fer sur la tenue des élections législatives et sur une crainte du syndrome de 2007 où l’opposition, suite à un différend avec l’ancien régime sur le fichier électoral, avait boycotté les législatives, Momar Diongue, journaliste et analyste politique, dit redouter une tension préélectorale. Toutefois, il écarte toute idée de boycott de l’opposition des élections législatives.

La question du système de parrainage continue de jeter un froid dans le landernau politique. La preuve avec les sorties concomitantes des coalitions de l’opposition notamment Yewwi Askan Wi et Gueum Sa Bopp qui sont montées au créneau pour récuser le système de parrainage citoyen à quelques mois des législatives du 31 juillet prochain.

Interrogé par Sud Quotidien, sur l’impact que pourrait avoir ce bras de fer sur la tenue des élections législatives et sur la crainte du syndrome de 2007 où l’opposition avait boycotté les législatives suite à un différend avec l’ancien régime, Momar Diongue, journaliste et analyste politique, dit craindre un éventuel contentieux préélectoral.

D’après l’analyste politique, «  Cette situation-là va conduire à un contentieux préélectoral, ce qui est très clair. Ça ira même au-delà des élections législatives, parce que d’ici la présidentielle, la situation politique, le climat politique seront ardus. Parce qu’au-delà même de cette question du parrainage, il y a aussi la candidature de Khalifa Sall que Yewwi Askan Wi juge non négociable ». Poursuivant son propos, Momar Diongue dira qu’ « Il y a également la décision de l’opposition d’aller vers la création d’une association des élus de l’opposition. Tout ceci participe donc d’un climat de tension qui va nécessairement impacter sur les élections législatives avec un contentieux préélectoral qui va beaucoup peser sur la situation politique».

Concernant, par ailleurs, la position de l’opposition par rapport à la tenue de ces élections, il explique : «Maintenant, est-ce que l’opposition ira jusqu’à boycotter ces élections, je ne le pense pas. Parce qu’il y a quand même le précédent de 2007 avec l’opposition d’alors qui, après la victoire d’Abdoulaye Wade au premier tour de 2007, avait décidé de boycotter les élections. Et c’était une expérience assez malheureuse dont se souviennent sans doute les principales figures de l’opposition  ».

Et de préciser  : « Parce qu’à l’époque ayant délibérément choisi de boycotter les législatives, d’être absente à l’hémicycle, l’opposition a dû inventer la formule des Assises nationales pour pouvoir prendre part aux débats politiques. Et c’est ce qui a donné par la suite naissance au front Siggil Sénégal et finalement c’est ce qui a permis en mars 2009, à ce front Siggil Sénégal, de remporter beaucoup de villes et de battre Abdoulaye Wade en 2012  ».

Qui plus est, dira-t-il, «  Cette amère expérience du boycott des élections qui a été vécue par l’opposition d’alors, je ne crois pas que ceux qui sont aujourd’hui dans l’opposition sont prêts à la revivre». Mettant en relief en outre les cas de Khalifa Sall sur sa candidature et d’autres dossiers judiciaires pendants devant la justice comme ceux de Barthélémy Dias et Ousmane Sonko, le journaliste Momar Diongue estimera que  «  Maintenant cette situation encore une fois de tension, va continuer à prévaloir au-delà des législatives jusqu’à la présidentielle. Et on est dans une situation particulièrement tendue avec le cas de Khalifa Sall dont la candidature n’est pas du tout certaine, alors que pour la coalition Yewwi, il reste quand même le coordonnateur de la conférence des leaders selon qui d’ailleurs il doit absolument être candidat et ce n’est pas négociable. Si vous y ajoutez maintenant les dossiers judiciaires qui sont pendants devant la justice et qui concernent de grosses figures de la coalition Yewwi comme Barthélémy Dias, Ousmane Sonko, vous verrez qu’on a un cocktail assez explosif dont tous les ingrédients sont réunis. Ça ne préfigure rien de bon non seulement pour les législatives mais au-delà des législatives encore une fois pour la présidentielle », a conclu M. Diongue.

Ousmane GOUDIABY

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