L’affaire avait défrayé la chronique. Quatre (04) ans après la tuerie de Boffa-Bayotte, ayant fait quatorze (14) morts, tous des coupeurs de bois froidement abattus par un commando armé dans la forêt de Boffa, la justice connaitra du dossier …
L’affaire avait défrayé la chronique. Quatre (04) ans après la tuerie de Boffa-Bayotte, ayant fait quatorze (14) morts, tous des coupeurs de bois froidement abattus par un commando armé dans la forêt de Boffa, la justice connaitra du dossier en début de semaine prochaine. Les parents des treize (13) personnes arrêtées et placées en détention à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Ziguinchor, dans le cadre de cette affaire, affichent une certaine sérénité. Ils appellent à la mobilisation… pour un «procès juste et équitable», le lundi 21 mars 2022.
«Nous réclamons un procès juste et équitable. Et nous allons nous mobiliser, le 21 mars, au tribunal de Ziguinchor…» Ces mots sont des parents des présumés détenus dans l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte. C’est au quartier Lyndiane, dans la commune de Ziguinchor, que ces familles des présumés auteurs de cette tuerie de Boffa se sont mobilisées hier, mercredi 16 mars 2022, pour préparer le procès de leurs parents, prévu le lundi 21 mars prochain à Ziguinchor. Assez détendus, les parents de ces treize (13) personnes en détention à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Ziguinchor affichent une certaine sérénité. Autour du coordonnateur du mouvement Vision Citoyenne, Madiadiop Sané, qui a initié la rencontre, ils saluent le fait que des avocats soient commis d’office pour les prévenus. «Nous nous réjouissons de ces avocats d’offices qui ont été commis pour nos parents. Chacun de ces détenus a eu deux avocats ; ce qui fait une vingtaine d’avocats commis pour la défense de nos parents, en plus de Me Ciré Cledor Ly. Notre seule crainte reste l’étroitesse de la salle d’audience. Et on se demande si cette salle pourra contenir tout ce monde ?», s’interroge Astou Diatta épouse d’un détenu dans l’affaire Boffa.
OUI POUR LA VINGTAINE D’AVOCATS COMMIS D’OFFICE ET NON A TOUT RENVOI DU PROCES
Même si les autres parents se félicitent de cet acte «normal» posé par l’Etat, il n’en demeure pas moins que le coordonnateur du Mouvement Vision Citoyenne émet quelques inquiétudes sur certains aspects de la procédure. «La fiche d’identification sur laquelle devrait être notifiée l’acte d’accusation n’a pas été signée par les détenus parce que la justice n’a pas voulu leur notifier le contenu. Et leurs avocats leur ont tout simplement demandé de ne pas signer. Ce sont des informations qui nous ont été transmis par ces détenus», déplore M. Sané. Suffisant pour qu’il mette en garde contre tout renvoi de ce procès. «Nous demandons une mobilisation pour prêter main forte à ces détenus qui sont innocents. Ils ont déjà passé quatre (04) années en détention ; je crois que la justice a eu assez de temps pour instruire ce dossier. Et nous n’accepterons pas, le jour-j, qu’on nous parle de renvoi. Quatre (04) ans de détention, avec les longues détentions, c’est trop. Nous ne nous offusquerons pas contre un renvoi du délibéré ; mais nous nous offusquerons contre un renvoi du procès. Nous sommes confiants quant à la tenue du procès, ce 21 mars 2022», lance l’activiste. Madiadiop Sané appelle à la mobilisation, le jour du procès, tout en interpellant l’Etat du Sénégal. «Nous sommes confiant quant à l’issue de ce procès et à l’innocence de nos parents. Et nous exhortons après l’Etat à faire toute la lumière sur cette affaire et à démasquer les auteurs, les commanditaires et les principaux responsables de ce massacre de Boffa…», peste-til. Avant de manifester un optimiste : «On a confiance aux magistrats, à la justice et que la vérité jaillira dans ce procès», déclare Madiadiop Sané.
14 CHEFS D’INCULPATIONS PESENT SUR LES 13 DETENUS
Rappeler que cette affaire de la tuerie de Boffa-Bayotte avait défrayé la chronique dans tout le pays et dans le Sud en particulier lorsqu’en janvier 2018, quatorze (14) coupeurs de bois avaient été froidement abattus par un commando armé dans la forêt de Boffa. Quelques jours après, la Gendarmerie chargée de l’enquête arrête une vingtaine de personnes, parmi lesquelles le journaliste René Capin Bassène.
Inculpés, elles sont placées sous mandat de dépôt. Un des détenus, en l’occurrence le chef de village de Toubacouta, meurt en détention. Récemment, au mois de janvier, douze (12) personnes ont été libérées. Parmi celles-ci, dix (10) ont bénéficié d’un non-lieu dans cette affaire. Ce lundi 21 mars 2022, ce sont les 13 détenus qui seront devant la barre du Tribunal de grande instance (TGI) de Ziguinchor, pour répondre de quatre (14) chefs d’inculpations.
Ignace NDEYE