L’Unacois-Jappo rejette les nouveaux prix du riz brisé ordinaire, du sucre cristallisé et de l’huile de palme raffinée, fixés par le gouvernement. L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal avance qu’il y a des stocks en souffrance qui ne sont pas pris en compte par l’arrêté. En conférence de presse hier, les membres de l’Unacois-Jappo appellent l’Etat à des discussions pour des solutions.
Il y a de gros problèmes d’application, de sérieux obstacles à l’arrêté du ministre du Commerce sur la baisse des prix du riz brisé ordinaire, du sucre cristallisé et de l’huile de palme raffinée. Avec les nouveaux prix, les entreprises vont vendre à perte. C’est l’avis des commerçants, distributeurs de l’Unacois-Jappo. Hier, en conférence de presse à son siège, l’organisation se dit disposée à des discussions avec l’Etat afin de trouver des solutions. «L’arrêté sur le riz est inapplicable en l’état, parce qu’il y a des stocks en souffrance qui ne sont pas pris en compte par l’arrêté. Ce sont des stocks non vendus sur lesquels nous avons des propositions à faire à l’Etat», a expliqué Ousmane Sy Ndiaye, le Directeur exécutif de l’Unacois-Jappo.
Selon lui, il y a d’autres paramètres qui montrent que ces prix ne peuvent pas être appliqués comme souhaité par le gouvernement. Il dit : «Deuxièmement, on a des contraintes sur le riz. Il y a la non-prise en compte des charges de transport et de manutention. Sur le sucre, c’est l’effet inverse que nous avons relevé dans notre analyse. Le sucre coûtait initialement 545 mille francs Cfa la tonne. Il y a eu une tentative de hausse que nous avons dénoncée, qui n’a pas marché. Dans le cadre de cet arrêté, notre grande surprise est que le prix du sucre passe de 545 mille francs Cfa à 570 mille.» Relativement à l’huile de palme raffinée, qui est en général importée d’Asie, il estime que seul le cours mondial du produit détermine son coût. Alors que, dit-il, l’inflation s’est accentuée avec la guerre en Ukraine.
Il ajoute également : «Avec le recentrage des politiques d’exportation de certains pays comme l’Indonésie, avec les effets de la pandémie, les pays se sont dit maintenant, la priorité, c’est d’approvisionner nos marchés intérieurs d’abord et de s’aménager des réserves, avant de songer aux exportations.» A ces éléments, d’après toujours Ousmane Sy Ndiaye, il faut ajouter le taux du fret qui a flambé, passant de 40 à 60%. L’huile, arrivée à Dakar, revient entre 21 500 et 22 000 francs Cfa, sans droit de douane. «La situation est grave à cause de la guerre en Ukraine. Nous sommes trop dépendants de l’international, il faut des discussions entre l’Etat et les importateurs, distributeurs», renchérit Moustapha Lô.
Le Président Macky Sall a décidé la semaine dernière, en Conseil des ministres, de faire baisser les prix de l’huile, du riz brisé non parfumé et du sucre. Le prix du litre d’huile est passé ainsi de 1200 francs Cfa à 1100 francs Cfa, soit une baisse de 100 francs Cfa sur le prix du litre ; le sac de riz brisé non parfumé de 50 kilogrammes, qui était fixé à 15 000 francs Cfa, est à 13 750 francs Cfa, soit une baisse de 25 francs Cfa par kg. Pour le sucre en poudre, le kg est ramené à son prix initial, c’est-à-dire 600 francs Cfa, contre 625 francs Cfa, soit un recul de 25 francs Cfa sur le kg.
Par Aliou DIALLO