TER: Pourquoi les négociations entre l’Etat et la SNCF calent

par pierre Dieme
POURQUOI LES NÉGOCIATIONS ENTRE L’ETAT ET LA SNCF CALENT LeTemoin-Deux mois après le début de l’exploitation de ce TER, le contrat de gestion devant lier le Sénégal à la Société nationale des Chemins de fer (SNCF) française via sa filiale SETER n’est toujours pas signé
Le Train Express régional (TER) est sur de bons rails, assurément, et roule à la satisfaction des bienheureux usagers qui ont la chance d’emprunter cette merveille technologique. Laquelle nous change de nos antédiluviens cars « rapides » et autres Ndiaga Ndiaye voire de notre « Petit Train de Banlieue » qu’il relègue au musée des vieux souvenirs ! Toutefois, si, sur le plan technique, tout est parfait ou presque, on ne peut pas en dire autrement s’agissant de la gestion de ce moyen de transport de masse des plus modernes. Pour cause, deux mois après le début de l’exploitation de ce TER, le contrat de gestion devant lier le Sénégal à la Société nationale des Chemins de fer (SNCF) française via sa filiale SETER n’est toujours pas signé. Conséquence : c’est toujours l’APIX, en sa qualité de maitre d’ouvrage, qui assure la gestion sur la base d’un contrat de préexploitation.
Les négociations entre les parties sénégalaise et française traînant en longueur, l’agence dirigée par M. Mountaga Sy grenouille donc en coulisses pour obtenir une prolongation de son contrat de pré-exploitation. Ce pour une durée de six mois à un an. Or là, on n’est quand même plus en période de pré-exploitation mais bel et bien en régime de pleine exploitation ! Il convient de noter pour s’en féliciter — une fois n’est pas coutume — que si les négociations n’avancent pas, c’est que les représentants de l’Etat font preuve d’une pugnacité digne d’éloges et refusent de transiger sur les intérêts du Sénégal. Pour conduire ces négociations, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, M. Mansour Faye, a mis en place, le 04 octobre dernier, un Comité Technique de Négociations (CTN) composé des différents directeurs de son département. Lesquels ont pris à cœur leur mission qu’ils
effectuent avec le plus ardent patriotisme. Au bout de trois mois de discussions acharnées, les choses bloquent toujours sur deux points essentiels à leurs yeux mais dont ne veut pas entendre parler la SETER, particulièrement son président du conseil d’administration, un certain Stéphane Volant, présenté comme la cheville ouvrière du TER. Ce dernier, qui se prévaut — comme jadis la barbouze Philippe Bohn, alors puissantissime DG de la compagnie nationale Air Sénégal avant d’être viré par la
suite — d’avoir l’oreille du président de la République à la table duquel il serait convié régulièrement, voudrait effectuer un passage en force là où les négociateurs sénégalais freinent des quatre fers.
Le premier point de blocage concerne l’exigence d’une garantie mère que doit apporter la SNCF à sa filiale et qui doit figurer dans le contrat en négociation. Quant au second, il a trait à un malus de 1,2 milliard de francs exigé à la SETER en cas de non atteinte des objectifs d’exploitation. Des exigences somme toutes raisonnables mais inacceptables pour le tout-puissant Stéphane Volant. Lequel bénéficie curieusement, dans son attitude de refus, du soutien du directeur général de la SENTER, c’est-à-dire la société nationale de patrimoine censée contrôler la SETER ! Allez savoir pourquoi. En tout cas, dans les rangs des négociateurs sénégalais, cette alliance du contrôleur avec celui qu’il doit contrôler choque au plus haut point. C’est comme si la directrice
générale de la Sen’Eau faisait ami-ami avec le DG de la SONES pour manœuvrer sur le dos de l’Etat ! La crainte des membres du CTN c’est donc de voir le sieur Stéphane Volant, usant de ses entrées au Palais, faire entériner ses désidérata au président de la République ! Il a en tout cas donné une nouvelle preuve de son entregent hier en faisant décorer par le président Macky Sall Frédéric Bardenet, jusque-là directeur général de la SETER et qui vient d’être viré par Keolis, la filiale de la SNCS qui contrôle la société exploitant notre TER. Bardenet est un poulain de Volant qui a donc réussi à lui faire épingler un hochet au revers du veston par le chef de l’Etat en personne ! De là à ce qu’il murmure à l’oreille de ce dernier combien il est impératif que les clauses concernant la garantie mère de la SNCF ainsi que le malus de 1,2 milliard sautent. Surtout sous le regard approbateur d’Abdou Ndéné Sall, le DG de la SENTER Christian SENE

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