A la suite de la récente grève des transporteurs routiers, qui avait mis le pays à l’arrêt pendant quelques jours avec des conséquences économiques énormes et désastreuses, l’Etat avait décidé de satisfaire, entre autres, la revendication des transporteurs grévistes liée à la lancinante question des tracasseries policières et autres nombreux check-points ou de contrôles intempestifs par des agents de police de la circulation routière.
Pour exécuter la nouvelle note de service, l’autorité confie la tâche aux hommes du lieutenant de police Malick Niang, commandant la compagnie de la circulation du commissariat central de Dakar. Elle a fait appel aussi à 50 agents en service dans des postes et commissariats de la banlieue dakaroise dans le but de renforcer leurs collègues de la compagnie de la circulation.
Ces derniers sont clairement identifiés de par leur uniforme de service mais surtout de par leur képi de couleur blanche, contrairement à leurs collègues des postes et des commissariats de police en banlieue dakaroise, qui portent sur la tête un képi de couleur bleue foncée et qui sont désormais interdits d’effectuer des opérations de contrôle ou de vérification des véhicules. Mieux, ils sont même privés d’attestations.
Un petit tour dans les coins et recoins en banlieue dakaroise permet cependant de constater la violation des dispositions de la note de service. Des policiers des postes ou des commissariats de la localité ignorent royalement la nouvelle mesure édictée par l’autorité et continuent d’opérer en «se tapant» en toute discrétion des véhicules sur la circulation routière.
Mais, pour s’y faire, ils ciblent des endroits discrets mais hyper fréquentés par des taxis-clandos et autres conducteurs de moto. Ils font d’abord semblant de ne pas effectuer de contrôle, se retranchent en douce dans un recoin en bordure de la chaussée et restent à l’affût. Quand ils aperçoivent un véhicule boiteux ou à la vilaine carrosserie, ils sortent aussitôt du bois, l’immobilisent net sur le bas-côté de la route et confisquent les papiers de conduite. Ils tournent aussitôt le dos au chauffeur et feignent de vérifier l’état de la voiture.
les astuces des flics récalcitrants face aux automobilistes durs à cuire
Si le chauffeur interpelle l’agent de police sur le motif de l’immobilisation de sa caisse, ce dernier fait la sourde oreille et continue en toute tranquillité la traque aux autres usagers de la route. Mais, si l’automobiliste s’impatiente et réclame une attestation pour aller payer au bureau des contraventions de leur service, le policier lui rétorque avoir épuisé son stock d’attestations et s’éloigne de lui.
Or, il lui est formellement interdit d’opérer des contrôles sur les automobilistes. Ainsi, il confisque alors les papiers de conduite et le fait poireauter durant de longues heures avant de lâcher prise. A condition que celui-ci joue au dur à cuire ou se plie à ses desideratas.
Les ignorants de la note de service paient un lourd tribut, la compagnie de circulation interpellée
Ces pratiques sont devenues monnaie courante au grand détriment de certains automobilistes qui ignorent tous des dispositions de la nouvelle note de service sur la circulation. D’où la nécessité de renforcer davantage le dispositif de la compagnie de la circulation de Dakar par l’augmentation de l’effectif des personnels opérationnels et surtout par l’intensification des contrôles routiers jusque dans les recoins de la banlieue dakaroise.
Avec Les Echos