Transhumance , une pratique malsaine dont l’ignominie n’a d’égale que la laideur

par pierre Dieme

« Quand un homme est capable de ravaler sa vomissure, sa dignité ne vaut à peine celle d’un rat d’égout ».

Je voudrais tout simplement mettre à profit l’acte récemment posé par le sieur Bamba Fall, ci-devant maire de la Médina, pour évoquer la problématique de la transhumance à laquelle j’ai déjà consacré un article. L’acte du maire de la Médina est condamnable à plusd’un titre ; cela relève de l’abus de confiance, du détournement de suffrages et de la trahison morale envers des citoyens qui volontairement porté leurs choix sur sa personne en espérant que sous son magistère, leur sort sera amélioré à travers une gestion municipale fondée sur les règles d’éthique et de bonne gouvernance locale. Malgré les promesses mirobolantes, les offres alléchantes et le déversement d’une manne financière au sein despopulations, lesMédinois drapés dans leur dignité, imbus de leur fierté légendaire et l’honneur en bandoulière, sont restés indifférents, insensibles et sourds aux appels persistants mais tout aussi spécieux des tenants du pouvoir. C’est ainsi qu’ils ont porté leurs choix sur celui qui, malheureusement, se révèlera un transhumant qui, avec une effronterie qui cache mal son désarroi et une témérité feinte, semble vouloir assumer sa forfaiture.

L’acte posé par le sieur Bamba Fall ne surprend que les non-avertis, ceux-là qui qui suivent l’actualité politique sans y consacrer le temps de réflexion et d’analyses nécessaires. La translation politique du maire de la Médina n’est, en réalité, que l’aboutissement d’un long processus dont les différents jalons n’ont pas échappé aux esprits avertis. Le jeu du quidam et les enjeux de la situation ont très tôt été compris par les responsables de la coalition Yewwi Askan Wi qui l’ont éjecté de leur liste.

La transhumance qui semble s’incruster comme un élément paradigmatique essentiel de la politique dans notre pays constitue un véritable cancer comme l’avait si bien dit le candidat Macky Sall alors qu’il était  en quête des suffrages des Sénégalais. Aujourd’hui son comportement est aux antipodes de ses convictions d’antan. Lui qui s’érigeait en contempteur impitoyable et sans concession envers les adeptes  de cette pratique ignoble, indécente, dégradante et malsaine, se fait le héraut de la transhumance. Macky Sall disait des transhumants que leur valeur marchande équivalait ou était, à la limite, moindre que celle des gallinacés, caprins et autres ovins offerts en vente dans le « loumas », les marchés hebdomadaires. Malheureusement, il faut le constater pour, évidemment, le déplorer, le palais de la République est devenu, comme l’a dit Marvel, le lieu de convergence des traitres et ce, par la seule faute de son excellence Macky Sall dont je n’ai cessé de dénoncer le comportement désinvolte par rapport à la lourdeur de ses responsabilités, la grandeur et l’éminence de ses fonctions. Le Président Mcky Sall, en prenant certaines libertés, fait la promotion des contre valeurs et des antis valeurs érigées en référence pour une jeunesse désemparée en mal de repères axiologiques.

La Présidence de la République est la plus éminente de nos institutions et le palais de la république, le siège pour ne pas dire lesanctuaire de la souveraineté populaire. Il faut préserver leur dignité et éviter leur souillure par la présence et la fréquentation d’hommes de corde et de sac dépourvus de toute moralité. Les transhumants dont certains sont devenus de véritables mutants, à force de perpétuelles valses d’un parti à l’autre, n’ont qu’un seul souci, celui de remplir leurs bedaines voire leurs panses de toutes sortes d’aliments et de nourritures, fussent-ils fétides. La transhumance est une pratique ignoble, indigne, abjecte et exécrable très prisée et consacrée dans la faune des bêtes immondes constituée de politiciens sans foi ni loi et dépourvus de toute moralité. Souvent pour justifier leur sordide migration vers les vertes prairies de la présidence, les traitres nous servent l’argumentaire captieux et fallacieux selon lequel ils rejoignent le camp présidentiel pour uniquement servir le pays.  Ne peut-on servir le pays ailleurs ? Quand on sollicite d’être nommé ministre-conseiller ce n’est point pour servir la nation, c’est tout juste pour bénéficier de ressources additionnelles à son seul profit. Les transhumants ne sont rien de moins que de vils prostitués politiques prêts à toutes les bassesses pour se livrer au plus offrant, sans honte, ni vergogne. En pensant au rocambolesque cas du sieur Djibril Ngom, ce membre du PASTEF, mandataire de « YEWWI ASKAN WI » qui s’était volatilisé avec les listes de sa coalition, en se remémorant tous ces illustres transhumants qui, soit directement soit par des voies de contournement, se sont retrouvés dans le giron présidentiel,  l’on serait, légitimement, en droit de dire et d’affirmer que le Président Macky Sall qui a publiquement reconnu avoir versé dans le « njucc-njacc », c’est-à-dire la magouille, semble vouloir ériger la trahison en mode opératoire d’ascension et de promotion sociale et faire du traitre un modèle social de référence. C’est inadmissible de la part d’un homme investi de la confiance de son peuple, en charge de la destinée de son pays, avec comme obligation morale et constitutionnelle de respecter et de faire respecter les règles de conduite élémentaires régissant la vie sociale.

 Dans leur noble croisade pour la restauration de nos valeurs sociétales, « And Sam Djicko Yi » ne doit point se limiter à la criminalisation de l’homosexualité ; la structure doit prendre en compte certains fléaux qui gangrènent notre société, tels que les détournements de deniers publics, l’achat des consciences et la transhumance. Ces tares et travers de notre société érigés en éléments paradigmatiques de gouvernance par nos dirigeants actuels doivent être combattus sans répit ; les combattre est un impératif citoyen et une obligation morale à même de mobiliser toutes les forces vives de la nation. Il faut ajouter à ces facteurs dirimants le griottisme, activité prisée des profitards, des flemmards, des courtisans et autres écornifleurs. Les autorités actuelles, notamment le Président Macky Sall, souhaitent donner un cachet particulier et exceptionnel à l’évènement. De nombreux Chefs d’Etat seront de la partie pour lui conférer une dimension internationale ; la mobilisation, notamment celle des militants de l’APR devra être exceptionnelle avec l’objectif de vouloir consacrée la popularité du chef. 

Il sera procédé le mardi 22 février à l’inauguration du nouveau stade qui portera le nom d’Abdoulaye Wade. Les autorités actuelles, notamment le Président Macky Sall, souhaitent donner un cachet particulier à l’évènement pour en faire une cérémonie grandiose. De nombreux Chefs d’Etat seront de la partie pour lui conférer une dimension internationale ; la mobilisation, notamment celle des militants de l’APR, devra être exceptionnelle avec comme objectif de vouloir consacrer et réaffirmer la popularité du chef très largement écornée et entamée lors des dernières élections locales. Ce n’est pas une mauvaise chose de disposer d’un bijou sportif de cette nature, toujours est-il que se posent son opportunité, sa nécessité et sa pertinence économique dans le contexte actuel. On aurait pu réserver l’espace et attendre des jours meilleurs, un contexte plus favorable et des moments propices pour sa réalisation. Il ne faudrait pas que les Sénégalais, par défaut de vigilance, se laissent abuser par ce  qui semble être une stratégie de distraction, de divertissement et de diversion qui les plongé dans des occupations ludiques loin de leurs préoccupations essentielles et existentielles de l’heure.

Nous venons de franchir l’étape des élections locales qui  se sont déroulées sans anicroches dans la paix et la tranquillité. Nous devons cette prouesse non seulement à la maturité, désormais avérée, du peuple sénégalais sachant s’assumer quand le moment l’exige mais aussi par la prestation efficace de nos forces de sécurité qui ont su se mettre à la hauteur des enjeux en adoptant un comportement responsable conforme aux valeurs républicaines qu’elles s’efforcent d’adopter en toutes circonstances. Les forces de sécurité ont fait montre d’un professionnalisme qu’il y a lieu de reconnaitre et de saluer. Autant  on est en droit de les critiquer en cas de dérapages, autant on doit se faire le devoir de les féliciter en cas de bonnes performances. Bravo !

Honnie et bannie soit la transhumance. Que vive la dignité !

Dakar le 21 Février 2022                         Boubacar SADIO

                                                  Commissaire divisionnaire de police

                                                   De classe exceptionnelle à la retraite.

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