Trouver du sucre ces jours ci, à Dakar, à un prix abordable est devenu presque impossible.

par pierre Dieme

HAUSSE DES PRIX DU SUCRE, COMMERÇANTS ET CONSOMMATEURS ÉTALENT LEURS INQUIÉTUDES

Le sucre est devenu une denrée rare et coûteuse en ces temps-ci. Au marché, commerçants et revendeurs restent stupéfaits face à cette hausse considérable qui continue d’alimenter les discussions dans la capitale.

Trouver du sucre ces jours ci, à Dakar, à un prix abordable est devenu presque impossible. Au marché Gueule tapée commerçants, consommateurs et revendeurs ressentent durement cette flambée des prix. « Cette hausse est due au gel des importations. Tant que nous parvenons à importer, nous arrivons à vendre à un prix raisonnable. Le sac nous revenait à 27500 f ou 28000 f et on vendait le kilo à 600 f. Mais en ce moment, le sucre est presque introuvable. Cela fait maintenant 3 semaines que je n’ai pas eu de sucre dans mon magasin. A chaque fois qu’il y a un problème, nous évitons de le racheter au risque de le revendre à un prix trop élevé », soutient Fallou Lo, grossiste au marché Gueule tapée.

Il ajoutera que la Compagnie Sucrière est la seule détentrice du sucre et elle ne vend pas à tous les commerçants. « Seuls ceux qui ont un quota peuvent en être acquéreurs. Ces derniers les revendent aux intermédiaires, étant donné que chacun y met sa marge, cela devient un cycle vicieux d’où cette augmentation au grand détriment des consommateurs », se désole-t-il.

Terminant ses propos, Mr Lô en appelle à l’intervention de l’Etat : « il est de la responsabilité de l’Etat d’intervenir et de revoir les prix à la baisse. Il doit sanctionner les spéculateurs. On ne peut pas mettre sur le marché un prix officiel et que certains vendeurs augmentent les prix quand ils le veulent. C’est la responsabilité de l’Etat », martèle-t-il. Parmi les consommateurs, il y’en a ceux pour qui le sucre est indispensable à leur business. Oumy Khairy est vendeuse de café Touba. Nous la trouvons en train de filtrer et de doser son café dans sa boutique Le sucre, elle l’utilise tous les jours et les difficultés en approvisionnement et la hausse des prix qui s’en suit ne lui facilitent pas la tâche. « Je vends du café mais en ce moment, je n’arrive pas à m’en sortir. J’ai acheté le sucre à 750 f aujourd’hui et j’ai eu tous les problèmes avant d’en avoir. Et ce n’est même pas sûr que j’en aurais pour demain. Je suis obligée de vendre la tasse à 50 f. A un moment donné, j’avais essayé de la vendre à 100f mais c’est peine perdue. Ce serait bien que le prix soit revu à la baisse pour le bien de tous », indique-t-elle.

Originaire de Keur Mbaye Fall, Maty Samb a eu elle du mal à s’approvisionner en sucre. Vendeuse de « Ndekki » ou petit-déjeuner, elle nous raconte sa situation. « J’achète 4 kilos de sucre par jour. A chaque descente, je fais le tour des boutiques pour en avoir. Hier, par exemple, ce n’est qu’à 23h que j’ai pu en avoir à 700 f le kilo. Cette situation est plus que difficile pour nous qui utilisons le sucre pour travailler », lance-t-elle. Dans les quartiers, les boutiquiers comme Souleymane Diallo constatent comme tout le monde cette hausse.

Selon lui, le sucre est toujours disponible à Dakar. « Il y a bel est bien du sucre. Pas plus tard qu’hier, j’en ai acheté à 31000 f le Sac mais juste que le prix a augmenté. Pour l’instant, je m’abstiens d’en vendre pour éviter qu’il y ait pénurie et j’attends d’avoir un prix officiel avant de me lancer. La seule exception que je fais, c’est pour certains clients à qui je ne peux pas refuser le service ».

Le sucre étant une composante essentielle du panier de la ménagère, la hausse constatée ces derniers jours, ajoutée aux difficultés de la vie, rend très pénible le quotidien du sénégalais lambda qui ne cesse d’exprimer son mal être.

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