Primes de 50 millions : Les enseignants haussent le ton

par pierre Dieme

La récompense des Lions du football, qui ont bénéficié d’une prime spéciale de 50 millions Fcfa et des terrains de 700 m2, suscite des grincements de dents chez les syndicats d’enseignement.

Après un sacre continental, le chef de l’Etat a offert à chaque Lion une prime de 50 millions de francs, un terrain de 200 mètres carrés à Dakar et un autre de 500 mètres carrés à Diamniadio. Cette récompense a fait sortir du bois les enseignants qui courent depuis plusieurs derrière l’Etat pour la satisfaction de sa plateforme revendicative. Tout en appréciant le geste du président à l’endroit de Kalidou Coulibaly et de ses coéquipiers, les syndicalistes de l’enseignement exigent l’équité dans la Fonction publique. Ils tiennent à préciser qu’il ne veut pas ses revendications soient inscrites dans une logique de comparaison ou de rivalité avec les largesses du chef de l’Etat. Mais, ils rappellent surtout au Président Sall qu’après «le jeu», il y a les «enjeux» liés à l’éducation et à la santé, entre autres.

Le coordonnateur de l’unité syndicale d’établissement (Use) du lycée Brave Hyppolite de Mont Rolland, Saliou Mbaye considère que les enseignants luttent pour obtenir «ce qu’ils méritent». Et ce qu’ils méritent, ‘’c’est l’équité», dit le syndicaliste Ndongo Sarr du Cusems. «Nous exigeons l’équité. On ne demande aucune faveur. »

Le Saemss exige l’équité

Le Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen et Secondaire du Sénégal invite le Gouvernement du Sénégal, à se rappeler qu’autant les lions sont des héros de la République, autant les braves enseignants du Sénégal, ces soldats du savoir, ces cultivateurs de la citoyenneté au patriotisme jamais égalé, méritent aussi la reconnaissance de la République. « Au-delà de l’euphorie, retour aux priorités urgentes. Nous sommes en lutte, un combat pour la survie de notre chère école avec le malaise enseignant qui, quoi qu’on dise, est la triste réalité. Faudrait-il le cacher encore, nous sommes découragés, démoralisés, puisque victimes d’un système de rémunération frappé d’iniquité et d’injustice. »

« Nous avons choisi ce métier aussi noble qu’indispensable pour le développement de notre pays. Nous avons besoin et nous disposons de médecins professionnels, d’ingénieurs qualifiés, d’avocats et de magistrats responsables …eux tous, sans exception portent l’encre et le verbe de l’enseignant sénégalais. Et alors devrions nous accepter d’être les derniers de la hiérarchie sociale ? ». Le Saemss exige la revalorisation de sa profession pour une école de la République, une école de la réussite de tous et pour tous.

Les syndicalistes ont ainsi fait savoir au Président Macky Sall qu’après les lions, ils sont à son écoute, 3non pour une quelconque revendication, mais pour le respect de l’engagement que vous aviez pris fermement devant les enseignants du Sénégal en Avril 2018 dans le cadre des correctifs urgents à apporter dans le traitement salarial des enseignants. »

« Que nos compatriotes nous comprennent, nous n’avons aucune autre alternative si ce n’est le combat, la lutte syndicale pour que l’école sénégalaise se maintienne, pour que cesse ces départs massifs vers d’autres professions moins importantes que l’enseignement mais plus rémunérées aujourd’hui. »

« Si à l’issue de ce combat, l’équité et la justice dans le traitement salarial sont consacrées, nous allons nous atteler à une Ecole de la réussite de tous et pour tous, une école qui, tout en portant nos valeurs culturelles et religieuses faites de « jom » de « kersa » et de respect à l’aîné à l’étranger à l’humain tout court, reste ouverte aux apports féconds de la mondialisation et de la modernité. Une école qui pourra s’approprier des outils techniques, technologiques et numériques. Bref une école du Sénégal pour le Sénégal, l’Afrique et le monde », ont-ils conclu.

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