Ça y est ! La grande finale de cette 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) mettra aux prises les deux meilleures sélections qui ont pu se hisser au niveau que rêvaient les 22 autres éliminées.
La dernière marche est la plus belle mais aussi la plus difficile à gravir. Après 51 matches, deux finalistes se sont dégagés : le Sénégal et l’Egypte dans une affiche portant des parfums de duel entre Sadio Mané et Mohamed Salah, les deux meilleurs joueurs du moment. Les « Lions » devront l’emporter pour décrocher le premier trophée continental du Sénégal et faire chavirer un peuple qui attend ce sacre depuis une éternité.
Ça y est ! La grande finale de cette 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) mettra aux prises les deux meilleures sélections qui ont pu se hisser au niveau que rêvaient les 22 autres éliminées. C’est un rendez-vous crucial qui attend la bande à Sadio Mané dimanche au stade Paul Biya d’Olembé (Yaoundé). Les yeux du monde entier seront braqués sur la capitale camerounaise dans un duel entre les « Lions » et les « Pharaons ». Raillé pour son absence de palmarès malgré un gros potentiel, le pays de plus de 15 millions d’habitants tient une troisième chance d’inscrire son nom dans la liste des grands d’Afrique, après ses deux finales perdues en 2002 et 2019. L’enjeu est énorme mais loin d’être impossible pour l’équipe d’Aliou Cissé qui n’a d’objectif que le trophée. Les « Lions » n’auront qu’à vaincre le signe indien face à un adversaire qui ne lui a encore jamais réussi en CAN.
Aliou Cissé pour être à jamais le premier !
Comme on se retrouve ! On peut tenter de dire cela puisque les deux équipes vont se croiser pour la cinquième fois à la CAN dont la dernière s’est soldée par une victoire des « Pharaons » (2-1) en demi-finale de l’édition de 2006. L’heure de la revanche a sonné pour le Sénégal, surtout qu’il y a ce sentiment d’avoir été volé avec le penalty oublié sur Diomansy Kamara par un arbitre… camerounais.
Le pays de la Téranga ne rêve que de décrocher sa première étoile comme l’a exprimé Aliou Cissé juste après la qualification de son équipe pour une deuxième finale. « Nous voulons remporter la coupe et cette envie-là ne date pas d’aujourd’hui. Nous aborderons la finale sans pression. Il est important de rester lucide, de penser au jeu plutôt que l’enjeu. C’est ce que je demande toujours à mes garçons : jouer et prendre du plaisir. C’est en prenant du plaisir qu’on arrivera à bien s’exprimer sur le terrain. J‘étais footballeur et la seule chose qui m’intéressait, c’était de gagner, je suis un gagneur. Je veux inculquer cette mentalité aux joueurs. Ils ont envie de gagner, quand ils ne marquent pas, ils sont fâchés, quand ils ne gagnent pas, ils ne sont pas contents. C’est très important. Donc, s’il n y’a plus de différence entre gagner et perdre, ça veut dire que vous n’êtes pas des compétiteurs. Nous pensons à gagner, mais nous sommes conscients que pour gagner, il faut jouer. C’est ce que nous sommes en train de faire. (…) C’est tout un pays qui a envie de gagner.
Comme le dit la chanson de Liverpool : You will never walk alone (vous ne marcherez jamais seul)s. On a un monde derrière nous, on le sent. Nous avons bataillé pour être là où nous sommes aujourd’hui. Nous sommes très humbles, nous savons que la bataille sera très difficile en finale, mais nous sommes prêts » indiquait le sélectionneur national. Spectateur des deux finales de CAN perdues en tant que capitaine d’équipe en 2002 et entraîneur en 2019, Aliou Cissé a une occasion unique de rentrer encore un peu plus dans l’histoire du football sénégalais après avoir réussi à hisser son équipe à une deuxième finale de suite mais aussi une qualification en Coupe du monde.
Un titre de Champion d’Afrique, dimanche, fera de lui, à jamais le premier, le plus grand coach qu’ait connu le pays de la Téranga. Voilà qui a de quoi motiver la première Nation africaine au classement de la FIFA depuis plus de 36 mois (un record) dont son palmarès se résume à des victoires en coupes d’Afrique de Beach soccer et aux Jeux Africains 2015. Pour être champions d’Afrique, les hommes d’Aliou Cissé vont devoir remporter les défis physique, tactique et mental que vont leur imposer les Egyptiens.
Ne pas se laisser endormir
La bande à Kalidou Koulibaly aura fort à faire face à un adversaire habitué à ce genre de rendez-vous. Dimanche, l’Égypte disputera en effet la finale de la CAN pour la dixième fois de son histoire, un record dans la compétition. Les Pharaons ont déjà été sacrés à sept reprises (1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008, 2010), un autre record. Il faudra battre les meilleurs pour briser ce plafond de verre. Comme elle l’a montré depuis le début de ce tournoi, l’Egypte reste une formation dangereuse jusqu’à la fin mais le Sénégal aura montré de solides garanties défensives en présentant la meilleure défense de cette CAN (deux buts encaissés).
Aliou Cissé devra trouver les ressources nécessaires pour contrecarrer les Egyptiens pour être en haut de l’affiche au coup de sifflet final. Portés par son capitaine, Mohamed Salah, les Pharaons sont les rois du suspense avec tous les matchs à élimination directe qui se sont joués au bout des 120 minutes. Trois matchs à prolongations en moins de 15 jours en plus d’un jour de repos de moins qui risquent de se ressentir dans la fraîcheur des deux équipes.
Après la qualification contre le Cameroun, ce jeudi soir (0-0 a.p., 3-1 aux t.a.b.), l’entraîneur adjoint de l’Égypte Diaa al-Sayed a d’ailleurs demandé à décaler d’un jour la finale contre le Sénégal, prévue dimanche. « Il y a une journée de récupération de plus pour le Sénégal, et je souhaite, comme on a avancé le match pour la troisième place (de dimanche à samedi, NDLR), qu’on joue lundi », a précisé le technicien, remplaçant en conférence de presse le sélectionneur Carlos Queiroz, exclu pendant le match. Les « Lions » devront mettre le turbo pour faire déjouer une équipe qui sait endormir son adversaire dans un faux-rythme lassant et parfois révoltant. La formation coachée par Carlos Queiroz, exclu lors de la demi-finale et absent pour la finale, pourrait s’appuyer sur son capitaine Mohamed Salah qui va retrouver son coéquipier en club, Sadio Mané. Un duel à distance entre les deux compères de l’attaque de Liverpool qui sont les meilleurs joueurs africains actuellement. Chacun des deux voudra décrocher un premier titre africain qui fera forcément sensation.
Sadio Mané pour achever sa mission face à Salah
Sadio Mané (2019) et Mohamed Salah (2017) disputeront pour la deuxième fois une finale de CAN. L’un des deux perdra encore cette finale. L’international sénégalais est animé d’un esprit de conquérant et ne voit rien d’autre que la coupe. « Aller en finale sans la gagner, serait zéro. Le plus important pour nous c’est de gagner ce trophée » a affirmé Mané en zone mixte.
Auteur d’une montée en puissance époustouflante dans ce tournoi, le joueur de Liverpool semble investi d’une mission lors de ce mois de compétition. A 29 ans, il est le guide de tout un peuple vers son premier sacre continental. Son accélération foudroyante à la 84ème minute de jeu contre le Burkina Faso symbolise bien l’état d’esprit de Sadio Mané dans cette Coupe d’Afrique des Nations 2022 : il ne lâchera rien, de la première à la dernière minute.
Pour sa deuxième demi-finale consécutive à la CAN, le joueur de Liverpool a une nouvelle fois brillé et porté sa sélection sur les épaules, d’un leadership naturel et d’une humilité au service du collectif. Unique buteur du Sénégal sur penalty lors de la phase de poules, il a sorti les siens du piège cap-verdien en huitièmes de finale, en inscrivant un but splendide, alors qu’il était encore sonné d’un choc violent avec le gardien adverse. Depuis ses débuts en CAN en 2015 contre l’Afrique du Sud, il a été impliqué sur 11 buts (8 buts, 3 passes décisives) en 17 matchs. Aucun autre joueur ne fait mieux que lui sur cette période.
Désormais en finale pour la deuxième fois en trois ans, Mané a l’opportunité de remporter un premier trophée avec son pays, et d’offrir au peuple sénégalais un couronnement inédit pour une nation qui compte pourtant sur le continent. L’enfant de Bambali et le Sénégal ne sont plus qu’à un match (90 ou 120 minutes) de décrocher cette première étoile que tout un peuple attend depuis des lustres. Le jour de gloire tant rêvé devra enfin arriver ce dimanche.