Si l’Etat ne fait pas preuve de diligence, les élections législatives ne se tiendront pas au mois de juin tel qu’annoncé par le président de la République, c’est l’avis de Babacar Fall, secrétaire général du Gradec
Le chef de l’Etat avait annoncé lors de son discours à la nation le 31 décembre dernier que les élections législatives allaient se tenir au mois de juin 2022. Mais force est de constater qu’aucun acte n’est encore posé pour se préparer à cette échéance. Si d’aucuns craignent une volonté de reporter ce scrutin, le secrétaire général du GRADEC estime que l’Etat peut trouver les moyens de respecter le calendrier républicain.
Si l’Etat ne fait pas preuve de diligence, les élections législatives ne se tiendront pas au mois de juin tel qu’annoncé par le président de la République. En effet, les délais sont très courts et jusque-là aucun acte n’a été posé pour édifier les acteurs sur la tenue de ce scrutin. Mais pour le secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui-conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), les élections pourraient bien être organisées au mois de juin.
Babacar Fall dit être contre toute idée de report. «Il faut respecter le calendrier républicain. Lorsque le gouvernement fixait la date des élections locales le 23 juin, il savait très bien que le mandat des députés allait expirer au mois de juillet et qu’on devrait organiser des élections bien avant la fin de la législature. Et lors du dialogue politique, les acteurs étaient d’accord sur la tenue du scrutin à date échue et qu’il n’y avait pas moyen pour ne pas le respecter», a-t-il déclaré.
Pour autant, il se trouve qu’il y a des difficultés pour respecter les délais liés aux différentes étapes du processus. Mais pour Monsieur Fall, il y a toujours des dispositions afin de contourner ces contraintes techniques. Selon lui, parler de difficultés et de non-faisabilité techniques ou juridiques pour organiser le scrutin en juin est une fuite en avant. «C’est faisable, si on le veut bien», renchérit-il. Avant d’appeler au respect du calendrier électoral. «Le Président doit fixer la date des législatives par décret. Et à partir de ce moment, on fait un compte à rebours et calcule les dates des différentes étapes à reculons. On pourrait ainsi fixer la période des dépôts des listes électorales, la date des parrainages et celle de l’inscription sur les listes électorales», a indiqué Babacar Fall. Il ajoute que 150 jours avant le scrutin, le gouvernement doit fixer le montant de la caution en adéquation avec les acteurs politiques. Donc, dit-il, il faut déterminer très vite la date des élections et sur cette base fixer les autres étapes.
«IL FAUT QUE LE POUVOIR S’ASSOIE AVEC TOUTE LA CLASSE POLITIQUE»
Après avoir reporté trois fois les locales, on veut faire la même chose pour les législatives, se désole le secrétaire général du GRADEC. Il pense que si on se met dans cette dynamique, on risque de reporter ce scrutin également. «Après on dira qu’il y a l’hivernage, la tabaski etc. Et à partir de ce moment, l’idée de couplage avec la présidentielle va encore jaillir », prévient-il. Sa conviction, c’est que les problèmes techniques peuvent être résolus et qu’il faudrait au préalable poser le problème et s’asseoir avec toute la classe politique pour lever les contraintes particulièrement, l’inscription des primo-votants sur les listes électorales. «Donc fixons la date et déterminons les prochaines étapes. Si on veut vraiment le faire, on le fera. Si on ne veut pas, il y aura toujours moyen de retarder les choses. En fixant les législatives au mois de juin lors de son discours à la nation, le Président et ses services étaient informés. Par conséquent, il ne faut pas des subterfuges. Il faut que l’Etat respecte les gens», a-t-il affirmé.
Ainsi, le Secrétaire général du GRADEC se demande sur quelle base le pouvoir devrait reporter cette échéance. «Si on fait des manœuvres pour reporter, on risque de créer des tensions inutiles dans ce pays. Il faut que les acteurs s’asseyent et discutent entre eux. S’il y a des contraintes on peut faire de petit glissement », a-t-il préconisé avant de soutenir que l’idée est de ne pas entrer en période hivernale. «On a tenu les dernières élections législatives au mois de juillet 2017 et cela s’est très bien passé », a-t-il conclu.