Les raisons de la régression continue du PDS

par pierre Dieme

Pour les élections locales de ce dimanche 23 janvier, l’ancien parti au pouvoir était dans une coalition dénommée Wallu Sénégal comprenant outre le Pds, Tekki de Mamadou Lamine Diallo et l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT)

Au lendemain des élections locales de 2014, le Parti démocratique sénégalais (Pds), qui avait remporté 107 communes sur l’étendue du territoire national, travaillait déjà à consolider ces résultats pour aller à la reconquête de nouvelles localités à travers la mise en place d’une Commission nationale chargée de la préparation des élections. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.

Le candidat de la formation libérale, Karim Wade, a été recalé à la présidentielle de 2019 et le leader charismatique du Pds, Me Abdoulaye Wade, qui a pris de l’âge est de moins en moins visible encore moins impliqué dans la vie active du parti. Pour les élections locales de ce dimanche 23 janvier, l’ancien parti au pouvoir était dans une coalition dénommée Wallu Sénégal comprenant outre le Pds, Tekki de Mamadou Lamine Diallo et l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) de l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye.

Hélas, malgré l’apport de ces partis, les libéraux n’ont pu gagner que vingt sept (27) communes et trois (3) départements. Il s’agit des communes de Biscuiterie (département de Dakar), Pikine (département de Pikine), Bargny (Rufisque), Kébémer et Sagata Gueth (Kébémer), Guinaw Rail Sud (Pikine), Bounkiling (Bounkiling), Pout et Diender (Thiès), Pékesse et Koul (Tivaouane), Bodé Lao (Podor), Diakhao (Fatick), Koulor et Kothiari (Goudiry), Ndoffane (Kaolack), Thiakhare, Gawane et Dinguiraye (Bambey), Bembou et Missirah Sirimana (Saraya), Dala Ngabou (Mbacké) Nguinguineo et Mboss (Nguinguineo), Diourbel (Diourbel), Coubalan (Bignona) et Dodji (Linguère).

Les trois départements dans l’escarcelle de la coalition Wallu Sénégal étant Pikine, Rufisque et Diourbel. Abandonnés au dernier moment par le Bokk Gis Gis de Pape Diop, l’Aj et Jotna ainsi que d’autres groupuscules, les libéraux ont ainsi perdu beaucoup de terrain.

Pour un responsable de la formation libérale joint par nos soins, les raisons de cette régression s’analysent à différents niveaux. «D’abord, pour la première fois, le président Abdoulaye Wade, Secrétaire général national, n’a pas participé aux élections et se trouve hors du Sénégal. Ensuite, le Bokk Gis Gis, l’Aj ainsi que le président de la coalition Jotna et quelques leaders de son entité ont quitté la coalition Wallu au milieu des investitures.

Aussi, pendant la campagne électorale, le coordonnateur national, Mamadou Lamine Diallo, malgré son engagement et sa disponibilité a été seul. Le chargé de communication de Wallu, Pape Sarr, SG de la Ld Debout était candidat à Ngoyé dans le département de Bambey loin de la capitale. Ce contrairement à Yewwi Askan Wi et Benno Bokk Yakaar qui avaient dans leurs bases arrière des leaders qui n’étaient pas candidats et qui assuraient le fonctionnement normal de leurs états major. Et enfin, le Pds en engageant ces élections, ne contrôlait plus que vingt-huit (28) collectivités locales à cause de la forte transhumance vers le pouvoir dont il a été victime» explique notre interlocuteur.

Qui a occulté sciemment d’autres éléments qui pourraient expliquer la décadence du PDS notée depuis sa perte du pouvoir en 2012. Certains spécialistes de la scène politique et politologues estiment que le PDS est aujourd’hui victime d’une absence de management. Son leader désigné, Karim Wade, vit en exil à Doha privant le parti libéral d’un leader, mais surtout des moyens financiers nécessaires à son animation.

En outre, le retrait politique du fondateur et secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade, rattrapé par l’âge participe à rendre les choses plus difficiles pour les Libéraux. Dans ce contexte de déliquescence, le PDS a perdu, en août 2019, des dirigeants de la trempe de Oumar Sarr, Babacar Gaye et Me Amadou Sall qui étaient entrés en rébellion suite à un remaniement du Comité directeur du PDS traçant un sillon pour Karim Wade. Le trio avait été exclu tandis que le maire de Yeumbeul Sud, Bara Gaye, était mis à l’écart pour les mêmes raisons.

Exclus, Oumar Sarr, Me Amadou Sall et Babacar gaye avait créé le Parti des Libéraux et Démocrates And Suqali (PLD/AS) qui a rejoint le président Macky Sall avec, à la clef, un portefeuille ministériel. Le PDS survit difficilement à tous ces handicaps politiques faisant que la formation de Karim Wade peine à être présente sur la scène politique nationale.

Amadou LY DIOME 

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