Polémique autour de l’occupation de la promenade des thiessois
L’organisation d’une exposition numérique hier sur la promenade des Thiessois a mis Talla Sylla, maire de la ville de Thiès dans tous ses états. Lors d’un point de presse, il a dénoncé la manière dont l’autorisation a été délivrée avant de soupçonner, en ce qui concerne l’exposition, «un prétexte pour soutien des fonds du ministère à des fins électoralistes».
Dans le cadre de la dévolution du patrimoine de Thiès suite à l’application de l’acte 3 de la décentralisation, la gestion de la Promenade des Thiessois revient à la ville de Thiès. Mais Talla Sylla Maire de la Ville de Thiès, lors d’un point de presse tenu hier, à la veille de l’ouverture de la campagne électorale, se désole : «Nous avons appris, par la photocopie d’un arrêté du Préfet du département dont nous ne sommes pas ampliataire, que la promenade des Thiessois devait abriter d’abord une exposition sur l’économie numérique, du 1er au 6 janvier, mais jusqu’au 4 janvier, il n’y avait pas le moindre stand sur la place.
Le même arrêté prévoit également une activité dénommée Malaw d’Or le 7 janvier et une randonnée pédestre le 8 janvier ». Il a ainsi dénoncé la manière dont cette autorisation a été délivrée, avant de soupçonner, en ce qui concerne l’exposition sur le numérique, un prétexte pour soutirer des fonds au Ministère, à des fins électoralistes. Il explique : « Nous avons saisi qui de droit pour dénoncer la manière puisque nous avons des canaux d’échanges qui devaient permettre à l’administration territoriale de s’informer sur la disponibilité de la Promenade des Thiessois, d’autant plus que la mairie avait déjà autorisé à quelqu’un d’y organiser une manifestation. Dans le cadre d’une procédure, nous avions mis à l’aise et l’administration et les usagers. Pour occuper la place, il fallait d’abord saisir le service des recettes de la ville, pour s’informer sur la disponibilité de la place, payer en cas de besoin les taxes y afférentes au niveau de la perception municipale, avant de disposer d’une autorisation d’occupation à titre précaire, qui ouvre la possibilité d’aller demander l’autorisation auprès de l’autorité administrative qui tient toujours compte des facteurs sécuritaires. Mais avant d’instruire le dossier, ladite autorité exigeait toujours l’autorisation délivrée par la ville.
Cette fois-ci, à notre grande surprise, un arrêté est signé et publié à l’insu de la ville, ce qui a créé cette situation de malaise. Nous avons saisi le Gouverneur pour l’informer et il en sera de même pour les autorités religieuses de la ville puisque nous avons été les premiers à appeler au calme et à la sérénité à la veille de cette campagne électorale. ». C’est fort de ces considérations que le Maire Talla Sylla a invité sans détour l’administration territoriale à une stricte neutralité «dans le cadre de cette bataille électorale qui s’annonce féroce du point de vue des enjeux et des conséquences possibles pour les différents protagonistes ».
Pour lui, les uns et les autres doivent savoir raison garder et éviter de favoriser un camp ou un autre, même inconsciemment. En tout état de c ause, dit-il, au niveau de la ville, les différents services ont été instruits pour rester debout et vigilants pour le reste, car le forcing sera refusé. A ses yeux, cela apparaît comme une tentative de recentralisation car le mouvement vers la décentralisation est irréversible et il convient pour tous de l’appuyer car les collectivités territoriales permettent aux populations de gérer directement les compétences transférées.
Revenant sur les faits contestés, il souligne que pour une activité devant se tenir du 1er au 6 janvier, c’est assez paradoxal que jusqu’au 5, il n’y ait rien qui puisse montrer l’effectivité de cette organisation. Comme pour apporter une réponse précise, il répète : « Ma conviction profonde est que ce n’est qu’un prétexte pour pouvoir soutirer des fonds au Ministère de l’Economie Numérique.» Il a dans ce cadre appelé le président de la République à activer ses services pour mieux surveiller ce qui se passe au niveau du Ministère de l’Economie Numérique relative à ces élections. « Comment un ministre qui ne l’est que depuis un an peut-il avoir des millions à distribuer aux femmes ? » s’est-il interrogé, avant de laisser entendre qu’il faut avoir un salaire de plus de 16 millions de Fcfa pendant une année, pour avoir 200 millions de Fcfa.
Pour lui, l’utilisation de l’argent dans le cadre de cette campagne électorale devra être surveillée, mais que tout le monde se le tienne pour dit, l’argent n’a jamais fait gagner une élection dans cette ville. D’après lui, si l’argent pouvait permettre de gagner des élections à Thiès, Abdou Diouf, Me Abdoulaye Wade, Macky Sall y auraient gagné depuis longtemps. C’est parce que pour lui, les Thiessois dignes ont toujours refusé d’être achetés et la conviction profonde est que l’histoire va se répéter.
Dans le cadre de gestion de son mandat à la tête de la ville de Thiès, Talla Sylla affirme être souvent confrontés à des problèmes de ce genre. C’était le cas, dit-il, quand le budget de la ville n’a pas été voté et il fallait qu’il soit réglé par le Préfet qui devait prendre un acte pour le rendre exécutoire. Mais le Préfet de l’époque avait estimé qu’il était de son ressort d’élaborer le budget, ce qui a entraîné beaucoup de difficultés. Cependant, il indique qu’il s’est toujours refusé de porter ces problèmes sur la place publique