Bassirou Diomaye Faye : «Seydou Sané et Baldé n’ont pour programme que des invectives»

par pierre Dieme

Bassirou Diomaye Faye sort de sa réserve. Le président du Mouvement national des cadres patriotes (Moncap) apporte la réplique à Seydou Sané et Abdoulaye Baldé, concernant l’idée de Ousmane Sonko proposant une monnaie locale en Casamance. Pour le candidat de Yewwi askan wi dans la commune de Ndiaganiao, ces adversaires de Sonko savent que le combat pour Ziguinchor est perdu d’avance. Dans cet entretien réalisé via WhatsApp, M. Faye s’attaque aussi à Moustapha Diakhaté et analyse le discours de fin d’année du chef de l’Etat.

Ce projet de monnaie locale a créé un tollé dans l’espace politique, malgré les arguments de Ousmane Sonko. Quelle lecture en faites-vous ?
La lecture que j’en fais est la suivante : il faut comprendre que la classe politique est aujourd’hui disloquée entre les patriotes progressistes, comme le président Sonko, et les démagogues déphasés, comme Mous­tapha Diakhaté. Ces derniers, malgré leur haine tenace envers le président Ousmane Sonko, qui les a totalement «ringardisés», devraient avoir l’honnêteté de se taire face à des sujets dont ils n’ont aucune maîtrise.

Ousmane Sonko a cité des villes en Europe, où cette monnaie locale est en circulation. Avec le franc Cfa, cette monnaie locale est-elle possible dans nos pays?
La monnaie, c’est quoi ? Un instrument de paiement qui repose sur la confiance. Au Sénégal, les gens achètent ou vendent avec des bitcoins. Pourquoi dans un coin quelconque du pays, les gens ne devraient pas pouvoir payer avec des cauris par exemple, si les autochtones peuvent les utiliser à leur tour pour acheter d’autres marchandises ou des services ? Partout où existe une monnaie locale, elle coexiste avec celle ayant cours légal dans le pays, y compris en France ou ailleurs.

Seydou Sané, candidat Bby au Conseil départemental de Ziguinchor, qualifie Ousmane Sonko de «fractionniste», alors que Abdou­laye Baldé le taxe d’«ignorant». Comment comprenez-vous ces réactions?
Seydou Sané est un candidat qui a perdu avant le combat et qui se sait perdu. Lui, comme (Abdoulaye) Baldé, n’ont de programme que d’invectives et même s’ils en avaient, ils n’auraient pas eu le courage de le présenter dans les mêmes formes que l’a refait le président Ousmane Sonko. Il ne leur reste alors plus rien à faire que de sortir des gros mots pour espérer sortir la tête de l’eau. Seydou, je l’ai rencontré avec le président Ousmane Sonko, mais visiblement ses rendez-vous fréquents à l’avenue Peytavin avant les investitures, l’ont rendu amnésique. Ni lui ni Baldé n’avaient daigné l’ouvrir en 2019, quand Macky disait de la Casamance que «si elle voulait intégrer totalement le Sénégal, elle devait voter pour lui». Ziguinchor a besoin d’un fils qui puisse la faire entrer dans une nouvelle ère. Elle l’a trouvé en Sonko.

La Coalition Yewwi as­kan wi a collecté 245 mil­lions pour sa campagne aux Locales du 23 janvier prochain. Craignez-vous des représailles du ministère de l’Intérieur, comme ce fut le cas avec Némméku Tour ?
Nous félicitons et remercions tous les Sénégalais d’ici et de la diaspora, qui ont épousé cette façon de faire la politique et ont pris de leur poche pour contribuer au financement de notre Coalition Yewwi askan wi. Avec le Némméku tour, il n’y avait pas de représailles mais juste de ridicules gesticulations d’un ministre de l’Intérieur pris de panique, car ayant les épaules trop frêles pour le portefeuille qu’on lui a confié.

Quelle analyse faites-vous du discours à la Nation de Macky Sall et les multiples réalisations listées, dont le Ter ?
Discourir c’est facile. Ce qui fait les grands hommes, ce n’est pas les grands discours sur fond d’une gestuelle robotisée. Mais les actes forts qu’ils posent à des moments critiques de la marche du pays, dont ils gouvernent la destinée. Ce qui m’a frappé dans ce discours, c’est que nulle part on n’a fait mention du tronçon Sandiara-Ndiaganiao-Khombole. Cette route est une calamité qu’aucun Ter réalisé à Dakar ne peut remplacer. Ter, Brt, Autoponts, infrastructures… tout est à Dakar. Le monde rural est oublié et l’eau est inaccessible.

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