Avec le recrutement de près de 6000 volontaires de sécurité à la police et à la gendarmerie, le sort des agents de la sécurité de proximité (ASP) est apparemment relégué aux orties. Ces personnels qui pour la plupart, ont vu leur contrat arriver à terme depuis le 31 décembre 2021, cherchent désespérément interlocuteurs. L’État principal employeur, est aux abonnés absents d’où la colère des agents qui menacent de se faire entendre si des solutions ne sont pas trouvées après qu’ils aient sacrifié plusieurs années moyennant des salaires de misère.
Les agents de sécurité et de proximité sont à l’écoute de l’Etat du Sénégal pour la suite à donner à leur engagement. En effet, le contrat qui les lie avec l’état a pris fin depuis le 31 décembre dernier et l’Etat tarde à réagir sur leur sort. Au nombre de 6000, ils ont décidé de suspendre les activités pendant 72 heures pour contraindre le gouvernement à clarifier leur statut. Ces agents de sécurité fustigent avec la dernière énergie des salaires à la limite misérable, un traitement qui frôle le ridicule et l’incertitude grandissante qui caractérise cette corporation.
Pour ces hommes en tenues grises et bleues, l’heure de la mobilisation a sonné pour que l’autorité puisse les entendre. Ils estiment que les huit années de sacrifice pour le renforcement de la sécurité dans le pays doivent motiver une décision courageuse de la part de Macky Sall qui ne doit surtout pas les sacrifier.
“L’État nous a pris nos meilleures années avant de nous jeter en pâture. Pendant des années, nous avons accepté des salaires de misère mais, aujourd’hui ce sont d’autres qui sont choisis comme volontaires au sein de la police et de la gendarmerie”, confie Cheikh Touré
Pour rappel, l’état du Sénégal avait pris la décision de pérenniser l’existence de ce corps de sécurité en améliorant les conditions. Des parlementaires avaient souligné la souffrance des agents de sécurité et de proximité lors du vote du budget du ministère de l’intérieur en décembre dernier et le ministre de l’Intérieur avait pris des engagements. Il avait exprimé son engagement justement pour que le statut des ASP connaisse des changements.
Sur l’étendue du territoire, ces ASP ont tenu des assemblées générales avec un plan d’action pour obtenir gain de cause. À Ziguinchor, les agents ont décidé que Mercredi et Jeudi, aucun agent de sécurité de proximité exerçant dans la commune de ne devrait se présenter à son poste, une décision que ces filles et garçons fortement mobilisés comptent respecter. Ces ASP réclament ainsi leur insertion dans la fonction publique ou, à défaut, des Contrats à durée indéterminée (CDI) pour sortir de leur situation précaire de volontaires.
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