Déni de sépulture pour griots à Pout

par pierre Dieme

C’est le professeur Bakary Sambe, le Directeur de Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies (Dakar, Niamey) qui lance l’alerte sur sa page Facebook. Selon l’éminent professeur, Fondateur de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique et enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal), dans un village du Sénégal dans la région de Thiès, à Pout Dagne pas loin de Dakar, des Sénégalais jugés inférieurs, parce que griots, sont bannis du cimetière. « Alors même qu’ils proposent une solution plus qu’acceptable de faire cimetière à part, on leur dénie le droit de sépulture dans le périmètre du village arguant qu’ils en souilleraient la terre et porteraient malheur », écrit le spécialiste en stratégies endogènes, dynamiques transfrontalières et l’expérimentation des approches agiles en zone de crise. « J’interpelle les plus hautes autorités de notre pays ainsi que toutes les organisations de défense des droits humains sur cette violation grave et inacceptable des droits fondamentaux. Malheureusement ce n’est que la partie visible de l’iceberg de croyances et de stigmatisation bien ancrées dans la société sénégalaise », se désole-t-il.

AFFAIRE DES GRIOTS DE POUT, MOUSTAPHA DIAKHATÉ INTERPELLE LES AUTORITÉS
Restons avec le refus de populations de Pout que des griots soient enterrés dans leur cimetière avec la réaction de l’ancien député Moustapha Diakhaté. Qui a interpellé les autorités. « Les auteurs du scandale de Pout Dagne doivent être recherchés et punis avec la plus grande fermeté. La République doit sévir pour en finir avec les obscurantistes de tous bords. Le Sénégal ne peut pas condamner dans sa constitution, toutes formes de discriminations et fermer les yeux devant le refus de sépultures de certaines populations en raison de leur appartenance à la caste des griots. Manifestement, les autorités administratives de la localité de Pout ont fait preuve de faiblesse » souligne Moustapha Diakhaté. L’ancien parlementaire ajoute que « La République du Sénégal étant une et indivisible, il ne doit pas y exister un seul centimètre carré du territoire national où la Constitution et les lois ne sont pas appliquées. Cet événement doit être l’occasion pour les Sénégalais de poser sur la table la question des castes dans notre pays. L’Égalité et la non-discrimination devant la loi supposent que toute personne soit traitée exactement de la même manière ; c’est la condition fondamentale, nécessaire pour faire valoir les autres droits. On la retrouve dans la devise nationale « Un Peuple, Un But, Une Foi». La lutte contre les discriminations est la continuité du principe d’égalité des Sénégalais. Ainsi, toutes les discriminations, directes ou indirectes, que ce soit en raison du sexe, de l’âge, de castes, d’ethnie, de la religion, des idées politiques, du genre, doivent être interdites et combattues. »

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