Me Augustin Senghor sort du bois

par pierre Dieme

Can 2021- Ambitions du Sénégal, relations avec la FIFA, pressions, Me Augustin Senghor parle

Me Augustin Senghor a rappelé les ambitions du Sénégal à la CAN de football qui s’ouvre dans quelques jours au Cameroun. Invité de l’émission Jury de dimanche d’hier, 26 décembre de Iradio, il a rappelé cet objectif majeur contenu dans son dernier programme de campagne à une quatrième mandat à la tête de la Fédération sénégalaise de football. En sa qualité de premier vice-président de la Confédération africaine de football, il s’est aussi prononcé sur l’organisation de la CAN, sur les relations avec la FIFA, les rumeurs qui ont circulé sur le report ou encore sur une probable pression des clubs sur la libération des joueurs évoluant en Europe.

«JE CONFIRME CETTE AMBITION DE «MANKO WOUTI NDAMLI»

A moins d’une quinzaine de jour de l’ouverture de la CAN 2021, Me Augustin Senghor a réitéré hier, dimanche 26 décembre, son crédo «Manko Wuuti Ndamli» lancé lors de sa campagne pour un quatrième mandat à la tête de la fédération sénégalaise de football. Invité de l’émission Jury du dimanche de la radio Iradio, le président de la Fédération sénégalaise de football a confirmé cette ambition de fédérer tout le pays en direction d’un premier trophée à la CAN au Cameroun. «Je confirme cette ambition. Nous devons avoir l’ambition de retourner en finale et de remporter le trophée Gagnerla CAN. C’est un objectif qui est clair dans nos têtes. Aliou Cissé a cette ambition. Il a travaillé depuis quelques années à faire progresser l’équipe. La finalité c’est toujours d’aller plus loin. Quand on est finaliste, c’est de gagner le trophée. C’est notre objectif et celui de tous les Sénégalais. Nous voulons mettre fin à cet anachronisme. On est à la tête du classement Fifa depuis trois ans, mais on n’a pas gagné de trophées. Nous voulons combler ce vide qui est une réalité. Nous voulons également être régulièrement présents parmi les pays africains qui vont aller en Coupe du monde», a-t-il annoncé.

«ETRE POSITIF ET RESTER DANS LA DYNAMIQUE DE VICTOIRE»

Vers cet objectif, le président de la FSF estime qu’il faudra être positif et rester dans la dynamique de victoire car toutes les conditions sont réunies pour que le Sénégal remporte le trophée. «On prépare souvent la débâcle que la victoire quand on va dans les campagnes. Dans cet état d’esprits, il sera difficile à quiconque de gagner dans une telle ambition. Il faudra être positif et rester dans la dynamique de victoire. Nous nous sentons capables et nous avons une bonne génération. Elle a fait ses preuves. Nous avons la confiance des autorités et une fédération qui est près de son équipe. Nous avons un entraîneur qui nous avons gardé longtemps (depuis 2015). Car, nous pensons que c’est en acquérant de l’expérience qu’il pourra nous vouloir des satisfactions. Toutes les conditions sont réunies pour gagner le trophée», dira-t-il, ajoutant qu’il sera important de se mettre derrière le sélectionneur Aliou Cissé et les Lions dans la quête de ce succès majeur attendu partout un pays. «Aliou Cissé a renouvelé son contrat pour deux ans. On ne peut mettre en avant un entraîneur et lui mettre une épée de Damoclès. C’est la meilleure manière de lui mettre la pression. Nous allons vers cette compétition et parlons de ce qui peut nous faire gagner. Nous faisons du football. Si nous citons les pays qui n’ont pas gagné, ils ne sont pas plus de dix. Si c’est pour mettre toutes les conditions, la Fédération sénégalaise s’y engage. Il est important que tous les Sénégalais soient derrière cette équipe, derrière l’entraineur, la fédération, l’Etat du Sénégal et pousser l’équipe à la victoire », lance-t-il.

S’IL FAUT PERDRE GORÉE…

Interpellé sur sa campagne pour la municipalité qui interviendra en pleine Coupe d’Afrique, le candidat à la mairie de l’Ile de Gorée est catégorique. «Quand nous aurons la possibilité de venir et de faire campagne pour les municipalités de Gorée, nous serons là. Les Goréens le savent, c’est un de leur ambassadeur qui se bat pour apporter au Sénégal ce que nous recherchons depuis toujours. Ils comprendront certainement que pendant cette campagne que je ne sois pas là. Si je dois perdre les élections parce que je ne suis pas venu battre campagne, que j’aille ramener le trophée, qu’il me soit ne pas gagné. Je sais que si je gagne la Coupe, ce sont les Goréens plus que Sénégalais, qui seront les plus heureux qu’un de leur fils le leur apporter le premier trophée», assure t-il.

«LE MAINTIEN DELA CAN EST IMPORTANTE POUR LA CONFÉDÉRATION ET POUR TOUT UN CONTINENT»

Me Augustin Senghor en a profité pour éclairer la lanterne sur l’organisation de CAN et sur les menaces qui ont pesé sur la tenue de la compétition africaine. «Au sein de l’instance, on a constaté certaines rumeurs. Certains membres étaient d’avis que compte tenu du développement de la pandémie avec le nouveau variant Omicron, mais aussi des difficultés que pouvaient rencontrer certains joueurs. Il fallait envisager ce report. Au sortir de cette réunion, nous avons tous été d’accord que la Can ne pouvait être reportée que s’il y avait des raisons dirimantes. Notre délégation a rencontré les autorités sportives, gouvernementales et le chef de l’Etat camerounais pour échanger sur les garanties supplémentaires qui pouvaient être données pour la tenue de la compétition. C’est comme cela que nous avons maintenu la Can qui est importante pour la confédération mais aussi pour tout un continent», renseigne-t-il avant de poursuivre : «On nous a donné des garanties d’une Can après avoir rencontré les sommités médicales du Cameroun. L’argument selon laquelle une organisation de la CAN était un danger ne tenait pas. Parce que partout dans le monde les gens étaient en train de jouer et même dans les contrées où la Covid sévit plus qu’en Afrique. Ma position était nette : la CAN pouvait se tenir et c’était la position majoritaire au sein du comité exécutif de la CAF».

«JE N’AI JAMAIS SENTI CETTE PRESSION DELA FIFA !»

Le président Senghor a également écarté toute idée d’ingérence et de pression de la FIFA dans les décisions de l’instance africaine. «Nous sommes en parfaite collaboration avec la FIFA sur beaucoup de domaines pour l’organisation de cette CAN. J’ai côtoyé à Doha au Qatar des membres de la FIFA et il n’ y a pas un seul parmi eux qui soient venus me dire qu’il faut reporter. Non ! Le président de la FIFA Infantino n’a jamais fait pression sur nous. Je suis clair nette et précis. Il n’a jamais évoqué la question avec moi. Si nous devons démentir tout ce qui se passe, toutes les rumeurs, on ne s’en sortira pas. Nous avons à la CAF une instance qui sait prendre une décision. Je n’ai jamais senti cette pression de la Fifa ! Nous avons reçu aucune correspondance officielle », martèle-t-il.

«IL Y A UNE CONDESCENDANCE QUE LE FOOTBALL AFRICAIN, LA CAF ET LE SPORT AFRICAIN SUBI»

Le premier vice-président de la CAF a dans la même foulée, réfuté une quelconque pression venant des clubs européens. Même s’il note une certaine «condescendance» que la confédération africaine et le football africain continuent de subir sur certains de ses décisions. «L’association des clubs européens n’a jamais adressé ne correspondance officielle à la CAF. Elle s’est adressée à la FIFA pour émettre des réserves, ses inquiétudes par rapport à la pandémie. La presse a relevé cette contradiction sur le fait que l’on était en train de jouer en Angleterre. Il y a une condescendance que le football africain, la CAF et le sport africain subi depuis toujours. Que faire ? C’est de se battre et nous affirmer en respectant les autres. Mais aussi en nous faisant respecter. En tant que instance de décisions, nous nous sommes réunis pour prendre la décision qui nous paraissait la meilleure dans l’intérêt du football africain. Cette CAN devrait permettre au football africain de retrouver son lustre. Les clubs gèrent leurs intérêts», relève-t-il.

«IL EST POSSIBLE ENTRE LES CLUBS ET DES ASSOCIATIONS DE TROUVER DES ACCORDS»

Par rapport à la question de la libération des joueurs, le président Senghor souligne que la CAF ne s’en tiendra qu’aux règlements prévus par la FIFA et applicables à toutes les confédérations. «Quand l’Euro devrait se jouer, l’UEfa n’a pas eu de problèmes pour libérer les joueurs. Pour la Comebol qui organise la Copa America, les joueurs sont obligés de faire des distances plus longues, ils n’ont de problèmes pour libérer les joueurs. Pourquoi serait-il autrement pour l’Afrique ?», s’interroge-t-il. A ce sujet, il précise que d’après la réglementation Fifa, la mise à disposition doit se faire le 27 décembre. L’idée d’un accord entre les clubs et les Fédérations est pour dans l’ordre du possible. Ce qui, selon lui, suppose que des joueurs comme Sadio Mané et Edouard Mendy, puissent être mis à la disposition de leur club au-delà de cette date. «Aujourd’hui, il est possible entre les clubs etles Fédérations de trouver des accords, dans des situations particulières. On peut faire des arrangements sans violer les textes. La Fifa l’encourage. Ils sont convoqués à la même date. Depuis, nous discutons avec les joueurs pour savoir quelle est leur position. Ce qui est important est qu’ils puissent nous joindre dans les meilleures dispositions d’esprits. Nous impliquons le sélectionneur parce qu’il a son mot à dire dans la discussion pour trouver la meilleure solution. Le 2 janvier, il y a match important entre Chelsea et Liverpool où jouent deux de nos joueurs majeurs. Il s’agit de Sadio Mané et Edouard Mendy. Le moment donné, nous prendrons une décision et on informera», informe-t-il.

UNE COUPE DU MONDE TOUS LES 2 ANS ? «IL Y VA DE L’INTÉRÊT DE NOTRE CONTINENT»

Poursuivant son propos, Me Augustin Senghor affirme qu’il urge au football africain, qui a jusqu’ici subi «beaucoup d’injustices» de se battre pour augmenter son quota dans les grandes compétitions africaines. «Quand la FIFA prend des initiatives, on a toujours l’impression que les gens les prennent pour un diktat. Quand la FIFA pend des décisions, en Afrique, on ne doit pas avoir des postures de suivisme de l’opinion et des médias internationaux. Le football africain a subi beaucoup d’injustice. Personne ne se plaint que l’on a que 5 représentants pour 54 états, nous n’avons que 5 représentants. Alors que l’UEFA a 13 places. Il a fallu qu’Infantino vienne pour aller à 48 qualifiés. Nous avons trouvé en tant que confédération, il était de l’intérêt de notre continent d’aller dans vers une Coupe du monde tous les deux ans et une CAN à régler dans le cadre d’un réaménagement global du calendrier. Une fois que le principe de la Coupe du monde est arrêté à deux ans, la CAN peut être organisée tous les deux ans à intervalles réguliers entre les Coupes du monde (…). Aujourd’hui, avec 54 nations, avec un football africain qui progresse, nous devons aspirer à avoir 12 pays qualifiés à la Coupe du monde. C’est le combat pour augmenter notre représentation », soutient-il.

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