4,6 milliards Fcfa, c’est la somme exacte siphonnée des caisses du Trésor par les inspecteurs Mouhamed Ndiaye et El Hadj Abdoul Aziz Diop. Selon « Libération», ils ont été interrogés par la Brigade des affaires générales (Bag) de la Division des investigations criminelles (Dic).
Abdoul Aziz Diop, percepteur de Mbacké durant la période en cause et en service à la Direction générale de la comptabilité publique et du trésor lors de son arrestation, a été Interpellé sur les réserves qui ont été soulevées par son successeur, relatives à des différences entre les soldes communiqués lors de la passation de service et les vrais chiffres issus de la banque, il a soutenu n’en avoir pas été informés. Le cas échéant, dit-il, il a imputé ces « anomalies », au même titre que les dégagements de fonds jugés irréguliers par les auditeurs, à des annulations d’écritures qui auraient été ensuite prises en compte.
Or, cet argument a été totalement anéanti par le directeur de l’informatique dans sa déposition.
Ce que Mouhamed Ndiaye a dit
Face aux policiers, Mouhamed Ndiaye a imputé ces manquements à des anomalies du système informatique qu’il dit avoir signalé à plusieurs reprises aux services concernés notamment la Direction de l’Informatique pour Aster (logiciel chargé de tenir la comptabilité de l’Etat) et la Direction du secteur public local (Dspl) mais en vain.
Selon ses propos, l’audit a fait une extraction des données alors que le système lui-même serait défaillant. Mouhamed Ndiaye a juré que, depuis sa prise de service à Saint-Louis, il n’a jamais recouvré des recettes de l’ordre de 2 milliards de Fcfa.
D’après « Libération », il a reconnu qu’il lui est arrivé, d’initiative et sans en informer quiconque, d’annuler ou supprimer certaines opérations qu’il jugeait erronées (doublons, imputation, montant…) mais que ces écritures, quand bien, elles sont plus visible dans le système, apparaîtraient toujours dans les situations (balances, trésorerie ou autres). Arguant que ces « défaillances techniques » étaient fréquentes dans beaucoup d’autres postes, il s’est pourtant gardé d’en citer.
Toujours selon « Libération », des réquisitions ont été envoyées pour faire un recensement des biens mobiliers et immobiliers des deux mis en cause. Pour Abdoul Aziz Diop par exemple, les opérations bancaires retracées dans ses comptes donnent le tournis. Dossier à suivre…