Le Sénégal s’apprête à amorcer une nouvelle phase économique avec l’exploitation très prochaine du pétrole et du gaz naturel. C’est tout le sens qu’il faudrait accorder au Conseil présidentiel sur le projet de loi relatif à une gestion optimale de ces ressources est prévu, ce lundi, à Diamniadio.
Un Conseil présidentiel sur le projet de loi relatif à la gestion des hydrocarbures est prévu, ce mardi, au Centre international de conférence Abdou Diouf (Cicad). Cette réunion vise à asseoir les bases d’une distribution optimale des ressources pétrolières et gazières. Elle encadre la gestion des recettes issues de l’exploitation de ces ressources naturelles.
En 2018, des concertations nationales sur la gestion des futures recettes, issues de l’exploitation du pétrole et du gaz, initiées par le chef de l’Etat, avaient abouti à des conclusions qui ont servi de base de travail à l’élaboration de ce projet de loi qui sera présenté.
Pour l’Expert-Comptable, Papa Adama Cissé, la démarche est cohérente. « Le président de la République avait initié cette approche inclusive et participative, en invitant l’ensemble des Sénégalais, par couche, et qui avaient exprimé des préoccupations. Trois années après, on estime que c’est cette recette qu’il utilise pour vouloir présenter le projet de loi qui a pris en compte les préoccupations des populations. C’est comme si vous faites un débat d’orientation budgétaire, ensuite, vous revenez présenter le budget en y intégrant toutes les préoccupations de ceux qui avaient émis des idées dans le débat », explique le maire de Passy.
D’après lui, les revenus attendus de l’exploitation de ces ressources sont estimés entre 500 à 600 milliards F CFA par an. « Il y a les salaires, les impôts et d’autres charges que les entreprises vont payer. C’est ce que l’on appelle les recettes indirectes. Ce qui fait que le tout est estimé à 1000 milliards F CFA par an », a précisé M. Cissé.
Un projet de répartition et d’encadrement des revenus issus des ressources pétrolières et gazières est bien. Pour le président de l’Observatoire de suivi des indicateurs de développement économique en Afrique, Cheikhou Oumar Sy, il faudrait, dans l’immédiat, penser au contenu local. « On a parlé de fonds pour la génération future. Ca existe dans beaucoup de pays. Mais pour l’instant, la priorité pour nous, c’est dans le cadre du contenu local. Quelles sont les répartitions pour que nos entreprises locales puissent déjà capter les bénéfices ? Une répartition ne peut pas juste se limiter dans le futur », plaide l’ancien député.
Sur la même, la lancée, le Coordonnateur national adjoint du Forum civil, Abdou Aziz Diop, appelle à une application stricte des décisions prises. « C’est bon de disposer d’une loi. D’anticiper. Mais avant de savoir combien on va repartir des revenus, il faut savoir combien on va gagner. Et à ce niveau, l’État devra travailler à mieux renforcer les structures compétentes de l’administration de Petrosen surtout en termes de suivi et de contrôle », signale M. Diop.