C’est en pleine tourmente que le « général » après avoir démenti une énième fois toute signature d’un quelconque accord de partage des ressources pétrolières, s’est envolé à destination d’Ankara pour prendre part au sommet Turquie/Afrique. Le Premier ministre Nuno Nabiam a mis sa menace à exécution en rendant public l’accord signé par Umaru Embalò. Atlanticactu vous offre la primeur de l’accord qui vient d’être annulée par la majorité des députés de l’assemblée nationale populaire.
En l’espace de quelques semaines, le « général » qui avait menacé l’assemblée nationale de dissolution pour avoir refusé de lui octroyer une constitution royale, se trouve dans une véritable mélasse. Avec une grève de plusieurs mois des plus grands syndicats de la Guinée Bissau sans compter le scandale de l’Airbus et sa cargaison mystérieuse en passant par la nomination au forceps de juges à la Cour Suprême, les accords de partage de la manne pétrolière entre le Sénégal et la Guinée Bissau, longtemps gérée par l’agence de gestion et de coopération, a définitivement terni l’image de Umaru Embalò.
L’affaire avait été dévoilée par le ministre sénégalais de l’économie. Amadou Hott en visite de travail à Bissau, au mois d’octobre 2020, avait annoncé à la presse la signature d’accords entre les deux pays pour exploiter les ressources pétrolières longtemps objet de litige entre les deux pays. Sitôt après, Umaru Embalò avait fait une sortie énergique pour démentir l’officiel sénégalais qui venait de créer un malaise. Car, dans la Constitution actuelle Bissau guinéenne, les accords de ce genre doivent être autorisés par l’assemblée nationale et contresigné par le Premier ministre. Ce qui n’a pas été fait .
Les accords déchirés par les députés ont été bel et bien signés le 14 octobre 2020 à Dakar entre Macky Sall et Umaru Embalò. Pourquoi ce dernier a-t-il pris le risque d’une telle initiative ? Ignorait-il les prérogatives que lui octroie la Constitution ou pensait-il déjà que tout lui était permis après son installation forcée par la CEDEAO en pleine contestation électorale ?
C’est le scandale de l’Airbus A-340 dont l’équipage a mystérieusement disparu après l’atterrissage plus mystérieux sur le tarmac militaire de l’aéroport Oswaldo Vieira et les menaces de dissolution de l’assemblée nationale populaire, qui remettront au goût du jour le sujet des accords signés en catimini. Les mauvaises relations actuelles entre Umaru Embalò et le Premier ministre Nuno Nabiam, n’arrangeront pas les choses. Les deux hommes qui s’étaient donnés la main pour confisquer le pouvoir avant la décision de la Cour Suprême, se regardent en chien de faïence.
Profitant de la session de l’assemblée, Nuno Nabiam jette un énorme pavé dans êt obligeant le Parlement d’annule l’accord de partage du pétrole avec le Sénégal. Pour les députés qui ont voté à une écrasante majorité, ont déclaré « nul et sans effet » l’accord d’exploration de la zone conjointe entre la Guinée-Bissau et le Sénégal, signé unilatéralement par le président guinéen, Umaro Sissoco.
Les parlementaires ont estimé que « l’accord a été signé en dehors des procédures légales et caché aux autres organes de la souveraineté comme l’assemblée nationale, la Primature et la Cour Suprême ». Par ailleurs, les députés ont reporté à une date ultérieure l’adoption d’une résolution parlementaire pour une éventuelle impliquer la « responsabilité politique »du « général », Umaro Sissoco Embaló.
Pour certains députés, Umaru Embalò doit être poursuivi « haute trahison à la patrie » et demandent au Parlement de prendre des mesures visant à sa responsabilité politique immédiate. Les députés devraient se réunir à nouveau pour la dernière fois pour débattre du rapport sur l’avion retenu à Bissau et clôturer l’année législative.
« Il n’y a plus d’accord pétrolier entre la Guinée-Bissau et le Sénégal », a démenti Umaru Embalò pour qui, « il faut que les gens sachent étudier pour savoir interpréter car les mots ont une signification différente en français et en portugais. Il y a la prospection et l’exploitation du pétrole », dit le « général » Embaló.
Si à Bissau, la polémique enfle autour de l’accord de partage du pétrole avec le Sénégal. Umaru Sissoco Embaló continue de nier avoir paraphé cet accord même si le document a été rendu public – et a signé le « général » himself.
Pourtant, le document rendu public ce mardi est un accord de coopération qui comprend un article sur le partage des ressources, prévoyant un bénéfice de 30 % pour la partie guinéenne et 70 %, pour la partie sénégalaise dans une exploitation d’hydrocarbures dans la zone économique exclusive commune. Le document auquel Atlanticactu a eu accès a été paraphé par les présidents de Guinée-Bissau et du Sénégal le 14 octobre 2020.
« C’est bien un accord signé à la suite de négociations où il n’y avait apparemment pas de bonne foi », déclare le leader de l’Union pour le changement (UM), Agnelo Regala, qui demande des précisions. Car, « En effet, il n’y a pas de sérieux dans la signature de cet accord, il y a des intérêts obscurs que nous devons savoir », a-t-il
Cheikh Saadbou DIARRA Atlanticactu.com