L’affaire du trafic présumé de passeports diplomatiques révèle de plus en plus ses ramifications.
Un gendarme en service aux Affaires étrangères a été interrogé hier dans l’après-midi au niveau de la Division des investigations criminelles (Dic). Cité par les mis en cause comme un complice, ce dernier a été entendu puis libéré pour le moment compte tenu de son statut, renseigne Libération.
En effet, dans le cadre de l’enquête, Mamadou Seck, l’ancien président de l’Assemblée nationale, avait été interrogé à la Brigade des affaires générales (Bag). A l’origine, une mystérieuse lettre dans laquelle la délivrance de passeports diplomatiques était sollicitée, au nom de Mamadou Seck, pour de présumés proches. Mais, il se trouve que Mamadou Seck n’a jamais écrit cette missive et que sa signature avait été falsifiée comme l’a formellement établi la Dic.
Ce faux était l’oeuvre de Limaloulaye Seck et des membres du réseau cerné par la Dic qui aura agi pendant au moins trois ans. Et grâce à leurs complices nichés aux Affaires étrangères et à la Présidence, ces derniers «glissaient» dans le courrier du Chef de l’Etat des lettres similaires en usurpant les identités de Mamadou Seck, feu Falilou Kane (alors qu’il était encore en vie), Souty Touré, le défunt khalife général des layennes etc.
Le modus operandi était très huilé. La preuve, dans un courrier, avec la fausse signature de Falilou Kane, le réseau a sollicité du Président de la République, selon Libé, la délivrance de passeports diplomatiques pour ses fausses nièces Codou Ndiaye et Yacine Fall. La missive bien argumentée, le Président donne son accord et le dossier est envoyé aux Affaires étrangères. Puis, les deux agents Badara Sambou et Cheikh Arabi Samb infiltrés et arrêtés en flagrant délit suivent la procédure jusqu’à la sortie du précieux document. Codou Ndiaye et Yacine Fall versent chacune 6 millions de Fcfa, récupèrent leur passeport et le tour est joué.
La même astuce a permis au réseau d’encaisser 10.000 euros après une lettre prétextant l’évacuation d’urgence en France d’une autorité religieuse.