Pain: La grogne sociale monte chez les « gorgorlou »

par pierre Dieme

Suite à la hausse du coût de la farine, le pain est finalement fixé à 175 frs la baguette. Chose que les populations trouvent inadmissible. Ainsi, ils interpellent l’État pour la régularisation du marché afin d’apaiser la souffrance des populations.

L’augmentation du prix du pain est déplorée par la population sénégalaise confrontée déjà à d’autres hausses de prix de denrées. Dans un contexte de crise économique, le pauvre « gorgorlou » (crève-la-faim) tente d’avoir la tête hors de l’eau. Au chômage, au transport difficile, à la cherté du loyer s’ajoute l’augmentation du prix des denrées alimentaires qui pousse pères et mères de famille à exprimer leur colère. Pour Khalil Diémé, rien qu’en voyant le méli-mélo entre le gouvernement et les boulangers, on devait s’attendre à cette situation. Prenant l’État comme responsable, il avance qu’il n’a pas joué son rôle régalien. Car selon lui, « pour bien gérer un pays, il faut prévoir, épouser et assister la société. Mais malheureusement, le gouvernement agit comme si les boulangers étaient des sociétés étrangères. »

Il ajoute que « les boulangeries sont des pourvoyeuses d’emploi. La hausse du prix du blé est mondiale. C’est pourquoi l’État devait lever le coût sur la taxe d’importation. Mais aussi accorder une amnistie fiscale à toutes les entreprises de production de pain au Sénégal. » A quelques semaines des élections locales de janvier 2022, l’État cherche à se remplir les poches, dira Khalil. « On s’achemine vers les élections, ainsi, l’État cherche des moyens pour financer ses listes car il y a une parenthèse politique. Si l’État avait fait de cette affaire sa priorité, il allait débloquer 5 milliards pour régler la situation. »

Babacar Niang, un plombier, trouve raisonnable cette augmentation du fait que les boulangers ont argué du coût de la farine. D’après lui, cette hausse était prévisible. « Tout est lié aux dépenses inutiles faites par le gouvernement », déclare le plombier.

Il soutient dans le même ordre d’idées qu’ « une poignée de personnes gaspille l’argent du contribuable et ce sont les populations qui paient les pots cassés ».

D’autre part, le plombier note le manque de patriotisme de la part des populations. C’est ainsi qu’il s’est interrogé sur la non-consommation du pain local (à base de mil ou de maïs) et éviter l’importation de la farine. Ainsi, pour répondre aux attentes de la population, notre interlocuteur pense que « l’’Etat doit faire la promotion de nos céréales locales. Car la crise de la pandémie à COVID 19 a causé beaucoup de dégâts, surtout dans le secteur de l’import-export. Les acteurs concernés doivent trouver un consensus en tenant compte du consommateur pour l’accessibilité de la baguette à des prix acceptables ».

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