L’eau est devenue chère en milieu urbain, une situation décriée par les abonnés. En effet, les persistances récriminations des usagers de la Sen’Eau contre la cherté de leur factures d’eau, sapent la confiance des Sénégalais envers la structure qui en charge de l’exploitation et de la distribution de l’eau dans les zones urbaines et périurbaine, depuis le 1er janvier 2020.
Si Serigne Mbaye Thiam tempère ce sentiment de hausse des factures, en mettant en avant la mise en place d’un audit, le patron de l’Ascosen, Momar Ndao pointe du doigt la fiabilité des compteurs d’eau.
Au Sénégal, l’exploitation et la distribution de l’eau potable en zone urbaine et périurbaine est assurée, depuis le 1er janvier 2020, par la société Sen’Eau, filiale sénégalaise du groupe français Suez. Deux années après son installation, les abonnés ne savent plus où donner de la tête, avec la hausse vertigineuse des factures d’eau.
Mama Ndiaye, un abonné, ne décolère pas contre la Sen’Eau. Il confie : « Avec la SDE, ma facture d’eau la plus chère ne dépassait pas 000 F. Mais depuis l’avènement de la Sen’Eau, mes factures ont triplé. Je paie maintenant 21 000 F CFA voire 25 000, comme la dernière facture que je viens tout juste de payer. Si ça continue ainsi, je serais obligé de rouvrir à nouveau le puits qui est dans ma maison. » Le septuagénaire, très remonté contre la société d’exploitation et de commercialisation de l’eau du Sénégal, dit ne pas comprendre cette hausse et pointe un doigt accusateur sur le système de facturation. Rencontré devant la porte de la Direction régionale de Sen’Eau, ce chauffeur de la région médicale ne comprend pas la hausse notée sur sa facture. Il confie : « Le nombre de personnes a diminué. Il n’y a pas de fuite, mais la facture d’eau a presque doublé. Je payais chaque bimestre 12 000 F. Maintenant, je paie 24 000 F CFA. Il faut qu’on m’explique, parce que je ne suis pas du tout convaincu de tout ce qu’ils ont dit. L’étalonnage m’a été proposé, mais là aussi, je ne garde pas espoir. » A sa suite, Abdoulaye Faye pointe un doigt accusateur sur les compteurs : « Je mets en doute ces compteurs, parce que j’ai remarqué que même si l’eau ne coule pas, l’index continue de fonctionner. Ce qui est presque un vol que le client ne peut voir. »
Ces complaintes à l’endroit de la Sen’Eau constituent actuellement « la chose la mieux partagée » dans la commune de Diourbel. Outre cette cherté de l’eau, il y a aussi le liquide. contient des taux relativement élevés de fluorure et de chlorure ; ce qui pousse les populations à recourir à l’eau de puits dont la qualité est douteuse ou bien à l’eau des unités de traitement d’osmose inverse commercialisée un peu partout dans la ville. D’où cette boutade de Ndèye Khady Diop : « A Diourbel, nous payons deux factures d’eau. Celle de la Sen’Eau et la facture d’eau de consommation que nous achetons auprès des charretiers ou bien des unités de traitement d’eau. » Du côté de la Sen’Eau, impossible d’avoir une réaction, parce que la seule structure habilitée à parler se trouve être « la direction de la communication ».
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