Embouteillages: Dakar étouffe

par pierre Dieme

La lenteur et le non-aboutissement de certains chantiers, notamment celui du Bus Rapide transit (BRT), causent d’énormes désagréments aux Dakarois. Ces derniers réclament l’accélération des travaux ainsi que le respect des engagements du président de la République.

Comme chaque matin et chaque soir, les routes de la capitale et la banlieue sont embouteillées, congestionnées, asphyxiées. Impossible de prendre son véhicule sans voir poindre le spectre des ralentissements quotidiens. La route est devenue un parcours du combattant, et même les chemins alternatifs censés être des « raccourcis », n’ont alors plus d’utilité. En cause, les embouteillages ? Les projets routiers sont au ralenti, à l’image du chantier du Bus Rapide transit (BRT). Tout cela au grand dam des usagers de la route. D’autres pointent le non-respect du Code de la route, l’intolérance ou l’indiscipline de certains chauffeurs.

Ibrahima Dieng, un citoyen interpellé sur la question, renseigne que pour échapper à ce fléau, il a décidé de trouver une nouvelle alternative avec l’arrivée des «Tiak Tiak ». Un moyen de transport qui n’est pas accessible à tous du fait de la cherté. Selon lui, les embouteillages sont causés par un manque d’organisation dans le domaine étatique. « Les infrastructures construites ne sont pas au même niveau que les normes internationales. Car, nos routes sont très étroites et la plupart des entrepreneurs ne prennent pas en compte la construction de garages. C’est d’ailleurs, un phénomène qui aggrave les bouchons au niveau de Dakar. Parlant de la société, il indique qu’il y a le problème de tolérance et de solidarité comme on le dit en Wolof « Tali bi xatoul xol yi nio khat ». Il existe des personnes qui se croient héritiers légitimes de la route, c’est pourquoi, ils conduisent de manière irresponsable.

Les « tiak-tiak » comme alternative

La moto et le scooter sont une réponse à la congestion des villes. L’utilisation du deux-roues est devenue une parade évidente aux embouteillages, accentuant le côté pratique. La vitesse pure a laissé la place à la rapidité du déplacement. La moto se montre aussi meilleure élève que la voiture, car elle ne se bloque pas dans les bouchons. La demande appelle l’offre, nous confie Madou Fall, scootériste. « La circulation dans la capitale étant très difficile, certains, pour éviter d’être en retard, préfèrent prendre les scooters, surtout aux heures de pointe », tente-t-il d’expliquer.

Du centre-ville à la banlieue, les livreurs reconvertis occasionnellement moto-taximen ne se fixent aucune limite. Il faut juste mettre le prix, sourit ce jeune garçon, la trentaine. À la sortie du rond-point de Cambérène, en allant vers Pikine, près d’une dizaine de scooters est alignée à l’entrée de la station, rendant la circulation très difficile. Les conducteurs se confondent aux «coxeurs» (rabatteurs de passagers du transport en commun). « Tiak-tiak », répètent-ils sans cesse.

Ainsi invite-t-il la population à l’application du co-voiturage. C’est-à-dire que les collègues de même quartier partent et reviennent en même temps du travail. D’où la sélection de ceux qui doivent travailler le matin et ceux qui doivent travailler le soir. Mais également, l’État doit intervenir dans les plus brefs délais car ça freine l’économie nationale. Pour qu’un pays avance, il faut que ses routes soient fluides, et que les personnes roulent à temps et arrivent à temps au travail, conclut-il.

Pour Dame Diop, un mécanicien trouvé dans son garage à Castor, les travaux du Bus rapide transit, (BRT), sont une des causes des embouteillages monstres constatés dans plusieurs zones de Dakar. « Souvent pendant le mois de décembre avec les préparatifs des fêtes de Noël et de fin d’année, la circulation des voitures devient plus dense.

On note aussi l’intolérance et l’indiscipline de certains chauffeurs qui ne se soucient que d’eux-mêmes. Le non-respect du Code de la route, cause souvent des bouchons surtout au niveau des ronds-points où la règle de priorité est fréquemment foulée aux pieds. Certains agents de la police ou de la gendarmerie en faction créent aussi des embouteillages dans le cadre du contrôle routier ».

À cela s’ajoute le manque d’infrastructure routière et la mauvaise qualité des routes qui ne permettent pas aux conducteurs de rouler à une vitesse normale. La vétusté de certaines voitures qui ne sont rien d’autre que des ferrailles roulantes est un problème». Pour conclure, notre interlocuteur pense qu’il devrait y avoir des routes à sens unique au lieu des routes à double sens.

Pour El Bachir Ndiaye, enseignant de son état, le problème des embouteillages date de longtemps. À partir de 17h, il est difficile de se déplacer. Le problème est dû en grande partie par le stationnement des Ndiaga Ndiaye et Cars rapides, ils bloquent les voitures et créent des embouteillages. Selon lui, ce phénomène est nuisible à la santé à cause de la pollution de l’air.

De même, nombreux sont les Sénégalais qui sont licenciés après avoir accusé beaucoup de retard, se désole-t-il. Sur ce, il interpelle l’État du Sénégal sur le respect de ses engagements car des lotissements sans assainissement ne peuvent rassurer les communautés.

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