Cleaning days : Pourquoi l’initiative de Macky a échoué et propositions pour redresser la barre

par pierre Dieme

Le cadre de vie agréable dont rêvaient les Sénégalais semble bien loin. Au lance[1]ment du « Clean day challenger », au début du mois de janvier 2020 par le président Macky Sall, tout le peuple avait nourri l’espoir que les choses allaient enfin bouger et que notre cadre de vie connaîtrait d’énormes améliorations. Hélas ! Ce projet de Macky Sall tarde à donner des résultats palpables. Comme tant d’autres projets…

Une journée de nettoyage par mois pour un Sénégal plus propre. C’était l’objectif des journées nationales de nettoiement – les « cleaning days » – lancées, le samedi le 4 janvier 2020, par le chef de l’État Macky Sall. Lors de cette journée de lancement, Macky Sall, un balai dans une main, une pelle dans l’autre, donnait le coup d’envoi des « cleaning days » depuis le seuil de sa villa de Mermoz à Dakar. Une initiative appelée à se répéter un samedi par mois avec l’objectif affiché d’inciter les citoyens à nettoyer eux-mêmes leurs quartiers. Une opération de communication savamment mise en scène et censée illustrer la volonté du chef de l’État d’aboutir à un « Sénégal zéro déchet ».

« Une priorité » de son second mandat, comme il l’avait affirmé en avril 2019 lors de son discours d’investiture, promettant des « mesures vigoureuses » afin de nettoyer le pays « sans délai ». L’innovation était vitale à toute équipe et toute organisation. Pour matérialiser cet ambitieux projet et faire de Dakar comme le Kigali de Paul Kagamé, président du Rwanda, Macky Sall avait décidé de mettre 1000 ASP (agents de sécurité de proximité) et 200 policiers à la disposition du ministère en charge de l’Hygiène publique pour désencombrer les rues et, surtout, pour assurer le suivi du nettoiement.

Des promesses sans lendemain. Le samedi 4 décembre dernier, le président de la République a relancé son ambitieux projet lancé en grande pompe il y a de cela deux ans. Insalubrité partout… Deux ans après, donc, le constat est général. Dakar, la capitale, et les 13 autres régions du pays sont toujours insalubres. Les services techniques compétents n’avaient pas mis l’accent sur le marketing social pour un changement de comportement. Pour beaucoup, il fallait d’abord sensibiliser les populations sur les risques liés à l’insalubrité et mettre le focus sur le bénéfice ou l’efficacité de la propreté sur la santé.

Organiser aussi des causeries dans les quartiers et villages, faire des émissions radiophoniques et télévisées sur le thème de la salubrité. L’éveil des consciences pouvait alors être le déclic ou même l’émulation pour pousser nos compatriotes à s’impliquer pour la propreté de leur environnement et de leur cadre de vie. Si chacun des Sénégalais éprouvait le sentiment de faire du bien en nettoyant la devanture de sa maison et de ne pas salir la rue, on atteindrait la moitié du résultat attendu. Cette attitude positive allait empêcher les citoyens de jeter des ordures dans les rues notamment des pots en plastique du café Touba, des sachets d’eau, des coques d’arachide, des peaux de banane… Des mesures d’accompagnement pour réussir une telle initiative…

Pour faire adhérer toute la population à son initiative, Macky Sall devra sans doute mettre en place des mesures d’accompagne[1]ment dans les communes. Ce, en mettant à la disposition des populations des camions de ramassage des ordures, aménager des sites pour les professionnels de la mécanique automobile, faire l’entretien journalier des marchés, octroyer à chaque famille deux poubelles conventionnelles, mettre dans chaque quartier un comité d’hygiène composé de jeunes gens et femmes bénévoles, donner à chaque chef de quartier ou de village des pelles, des râteaux, des balais, des brouettes etc. En somme la propreté doit se traduire par des actes concrets et non des actions de grande envergure destinées à la communication et qui durent juste quelques semaines.

Bassirou DIENG du Témoin

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