Selon le Dr en communication politique, Momar Thiam, le choix du futur Premier ministre devra répondre à deux critères primordiaux. Interpellé par SudQuotidien hier, lundi 6 décembre sur le profit du prochain chef du gouvernement après l’annonce du retour de ce poste par le président de la République, le Directeur de l’École des hautes études en information et en communication (Heic Dakar) est même allé plus loin en misant sur le retour de l’ancien Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne.
Le Docteur en communication politique, Momar Thiam, s’invite dans le débat portant sur le retour annoncé par le chef de l’Etat du poste de Premier ministre. Interpellé par Sud quotidien hier, lundi 6 décembre, sur cette question qui continue de dominer le débat public, Momar Thiam, par ailleurs Directeur de l’École des hautes études en information et en communication (Heic Dakar s’est voulu droit dans ses bottes. «J’ai toujours défendu l’idée selon laquelle le président de la République a fait fausse route en supprimant le poste de Premier ministre pour la bonne et simple raison que notre architecture constitutionnelle veut que le président de la République soit toujours au-dessus de la mêlée, il dispose d’un Premier ministre qui coordonne l’action gouvernementale. Maintenant, il s’est rendu compte lui-même que l’objectif qu’il s’était fixé en supprimant le poste de Premier ministre est complétement faussé en fonction des urgences ».
Poursuivant ainsi son analyse, le spécialiste de la communication politique renseigne au sujet du profit du prochain chef du gouvernement que le choix du président de la République devra nécessairement répondre à deux critères primordiaux. « Le premier est relatif à la connaissance des dossiers ou la capacité de les prendre en charge dans la coordination de l’action gouvernementale. Autrement dit, le choix du prochain Premier ministre devra répondre à un critère de technicité. Je veux dire par là, il faut que ce Premier ministre soit quelqu’un qui, techniquement, maitrise les dossiers et à même de comprendre le bon vouloir du président de la République autour de ces dossiers et qui puisse les mener à terme avec l’équipe gouvernementale », a-t-il souligné.
« Si on se place du côté de l’objectif qui est d’assurer la continuité du service public et d’accélérer la cadence pour épouser une expression chère à Mme Aminata Touré par rapport à ces dossiers dans le domaine des infrastructures, du pétrole et du gaz, de l’éducation, des transports, de la demande sociale, de la santé avec la pandémie Covid-19, il faudrait un Premier ministre qui est rodé à la tâche sur tous ces dossiers. Je veux dire un Premier ministre qui était déjà en poste et qui connait la maitrise de la coordination de l’action gouvernementale.… ». Le Dr en communication politique dira dans la foulée que « le président de la République gagnerait en efficacité en reconduisant son ancien Premier ministre, Mahammed Boun Abdlah Dionne pour la maitrise des dossiers dont il a fait usage mais surtout parce qu’il n’est pas connecté politiquement même si on sait qu’il peut parler quelque part au nom de Benno ».
CRITÈRE…POLITIQUE
Par suite, revenant sur le second critère, Dr Momar Thiam renseigne : «si on se place dans une logique pure ment politique en perspective des prochaines grandes élections, il faut qu’il (le président de la République) mobilise son électorat et se donne une marge de manœuvre pour pouvoir, demain, s’il veut se représenter en 2024, légitimer un troisième mandat. Dans ce cas, il faut un Premier ministre qui a la stature politique, l’assentiment d’une bonne partie de la coalition Benno Bokk Yaakaar mais surtout des épaules assez larges pour pouvoir coordonner l’action gouvernementale et redorer l’image du président de la République auprès des populations. On est dans la politique politicienne ».