Avec un budget de 24 886 606 480 FCF réparti en trois programmes, le secteur postal n’a engrangé que 3 414 380 481 FCFA en Autorisations d’engagement (Ae) et en Crédits de paiement (Cp)
La relance de La Poste ne se fera pas de sitôt. En tout état de cause, l’Etat évoque une dette de 154 milliards que La Poste lui doit et s’inscrit d’abord dans une dynamique d’audit et de restructuration qui nécessite d’attendre juin 2022 pour que des mesures fortes soient prises après présentation du rapport exhaustif sur la situation de la boite. C’est qu’a fait savoir hier mardi 30 novembre, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, lors de l’adoption du budget du ministère de l’Economie numérique et des télécommunications.
Avec un budget de 24 886 606 480 FCF réparti en trois programmes, le secteur postal n’a engrangé que 3 414 380 481 FCFA en Autorisations d’engagement (Ae) et en Crédits de paiement (Cp). Les deux autres programmes à savoir le programme ‘’Pilotage, gestion et coordination administrative’’ ont enrôlé respectivement 511 174 713 FCFA en Ae et en Cp, et celui de l’économie numérique pour 20 961 051 286 FCFA en Ae et en Cp.
Par nature économique des dépenses, les crédits de ce programme sont répartis en dépenses de personnel pour 31 479 000 FCFA, en acquisitions des biens et services pour 17 901 689 FCF, en transferts courants 3 100 000 000 FCFA, et en investissements exécutés par l’Etat pour 264 999 792 FCF. A regarder de près relativement à la restructuration de ce sous-secteur postal tant chanté urbi orbi par les pouvoirs publics depuis 2019 avec la nomination de Abdoulaye Bibi Baldé à la tête de boite, celle-ci peine de voir le bout du tunnel. Juste après sa nomination, le Dg disait à travers un communiqué ceci : «Nous sommes les acteurs dynamiques et rigoureux des réformes initiées par son Excellence Macky Sall en vue d’un Sénégal émergent». Un message porteur d’espoir mais au relent de vendeur d’illusions dans les faits. Puisque pendant ce temps, les postiers ruent dans les blancards parce que la situation va de mal en pis et rien n’est fait pour arrêter l’hémorragie.
Hier mardi 30 novembre, face aux députés pour l’adoption du budget du ministère de l’Economie numérique et des télécommunications, le ministre Yankhoba Diattara s’est confondu dans des considérations générales, en soutenant que «La Poste doit à l’Etat du Sénégal 196 milliards contre 42 milliards». Mais là, n’est pas le débat parce que l’Etat, c’est la continuité ! L’urgence, c’est la sauvegarde des 2500 employés, de la sauvegarde de leur outil de travail. Dans sa réponse, il invite la Poste à faire sa mue par rapport à l’évolution du monde tout en ignorant royalement que depuis 2006, un plan de structuration de Poste Finances avait été engagé. Ledit business plan à amorcer en 3 ans (2007, 2008, 2009) avait pour objectif de basculer à une banque. Ce basculement en banque finances intégrait tous les services financiers.
Bref, toutes les opérations financières avaient été prises en compte dans ce changement. Mais, depuis lors, pour des raisons politiques politiciennes, il n’y a aucune mesure concrète tendant à faire sortir la Poste de son marasme. Et pourtant, l’Etat a les moyens de relever la Poste à travers les rémunérations de services publics. Et ce, en demandant à tous les agents de l’Etat de percevoir leur salaire à partir de celle-ci. Ce qui sans doute devrait permettre à la Poste de se relancer. Sans occulter d’autres services de l’Etat à réorienter vers La Poste. Mais, les priorités des tenants du pouvoir sont ailleurs, et les postiers continuent de batailler dure sans issu.
LA POSTE DOIT 154 MILLIARDS à L’ETAT
Prenant la parole, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo d’admettre que la situation de la poste est assez difficile mais l’Etat s’engage à l’accompagner à travers les subventions. « En début d’année, l’Etat devait à la Poste 42 milliards pour le paiement des bourses de sécurité familiale, mais à ce jour l’Etat à payer les 30 milliards, les 12 milliards restant vont être épurés d’ici la fin de l’année», dira le ministre des Finances et du budget. Mais, poursuit-t-il : «je précise que la Poste doit 196 milliards à l’Etat du Sénégal. Mais, nous nous engageons à payer cette dette tout en sachant que La Poste n’a pas les moyens de payer les 154 milliards. Mais, nous comptons sur la restructuration et l’augmentation du capital pour aider la boite à se relancer et éventuellement arriver à payer la somme due à l’Etat».
Mieux, il rappelle qu’«en conseil des ministres, le chef de l’Etat avait demandé aux ministres des Finances et de l’Economie numérique de faire un audit et surtout une mission de restructuration de la Poste pour la relancer. Nous y travaillons et d’ici juin 2022, le président de la République prendra de fortes mesures». Le ministre des Finances de louer les efforts de l’Etat depuis 2012. « En 2012, le budget du ministère était à 11 milliards 8 millions. Aujourd’- hui, nous sommes aux alentours de 25 milliards. Certes, c’est insuffisant mais nous continuons à faire des efforts ».