01 Décembre 1944 : le massacre des Tirailleurs Sénégalais au Camp de Thiaroye

par pierre Dieme

Au Sénégal, Thiaroye est une plaie vive, qui n’a jamais été cicatrisée. Actuellement, des hommes politiques y demandent l’exhumation des corps, encore laissés dans des fosses communes. A Thiaroye, ce qui est terrible, c’est que la plupart des habitants savent où sont les fosses communes. C’est un secret de polichinelle. Il y a une petite fosse commune au sein du cimetière, près du baobab, car le baobab est attiré par le calcaire.

Là, il y a sans doute 35 corps. Les grosses fosses communes sont à l’endroit de l’ancien camp militaire. Quand on s’en approche, les militaires sénégalais vous interdisent de prendre des photos et vous prennent vos passeports. Mais le gouvernement sénégalais ne fait rien pour exhumer les corps tant que la France ne donne pas son feu vert. C’est encore la Françafrique. J’ai retrouvé Biram Senghor, l’un des fils d’une victime de Thiaroye.

Lui est prêt à tout faire pour exhumer le corps de son père. Il est au tribunal administratif pour avoir les sommes spoliées de son père et la mention « morts pour la France ». Sur les quelques dossiers des victimes retrouvés est estampillé : « n’a pas droit à la mention Mort pour la France ».(L’historienne Armelle Mabon maître de conférences à l’université Bretagne Sud)

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