Les derniers qui croyaient encore qu’il restait une once de scrupule au leader de l’APR ont certainement déchanté en le voyant présenter, tel un trophée, le traitre de Matam. C’est avec cette exaltation de la traitrise, qui violente tout un Peuple, que Macky SALL, qui entretient des contre-exemples avec le contribuable sénégalais, entend contenir le tollé qu’ont suscité sa nouvelle pirouette et les coups de gomme qu’il assène à la Constitution qu’il tient pour un bloc-notes.
Dans une autre chronique, en date du 28 avril 2019 (à lire ici), nous écrivions : « Entre « accélérer la cadence » et « Fast-Track », il n’y a que la langue qui change. Ce qu’il n’a pas réussi depuis que Mimi TOURE a été Premier ministre, ce n’est pas maintenant que Macky SALL va l’accomplir. A n’en pas douter, son « Fast-Track » va finir par un « Fass bou Tag » (cheval embourbé). Et, solennellement, Macky SALL va annoncer son revirement… ».
Aujourd’hui que l’heure du reniement a sonné, l’on cherche à savoir qui est le plus ridicule dans cette histoire. Sans doute le Parti de l’indépendance et du travail (PIT) qui a organisé un conclave de deux jours au sortir duquel, Ibrahima SENE et ses camarades ont déclaré qu’avec « la suppression du poste de Premier ministre, le président de la République vise à réduire tout ce que l’on peut qualifier de goulot d’étranglement dans la conduite des affaires publiques ». Cette réforme, disaient-ils, va permettre au gouvernement de gagner en efficience et en célérité dans l’exécution des tâches étatiques. Après deux jours passés à faire la noce, les anciens communistes, à l’instar de leurs autres camarades de Benno Bokk Yaakaar, sont allés répéter exactement ce que Macky SALL leur a soufflé. Que ce dernier, après une nouvelle acrobatie, revienne prêcher tout à fait le contraire, ne les indispose guère. Hier, la suppression du poste de Premier ministre allait permettre au gouvernement de gagner en efficience et en célérité dans l’exécution des tâches étatiques. Aujourd’hui, la restauration du poste de Premier ministre va permettre au gouvernement de gagner en efficience et en célérité dans l’exécution des tâches étatiques.
Un anéantissement idéologique, qui a pris le contrôle de ceux qu’on appelait communistes, que Macky SALL cherche à inoculer aux Sénégalais. Il a déjà promu des individus qui se sont particulièrement illustrés dans la maltraitance de leurs concitoyens. Il n’est plus question d’Arona SY qu’il a fini par évincer ou encore d’Alioune Badara SAMB qui est passé de Préfet du Département de Dakar à Gouverneur de la Région de Saint Louis et dont le fait d’arme majeur a été de demander, à la face du monde, aux policiers de gazer tout le monde « même les journalistes ». Il n’est pas non plus question de Serigne Bassirou GUEYE qu’il a dernièrement nommé ministre-conseiller, pour l’inciter, sans doute, à piloter à distance certaines des procédures qu’il a déjà enclenchées. Il s’agit surtout du bonhomme qui a dérouté plus d’un Sénégalais pour avoir transhumé à la veille de la date limite de dépôt des listes d’investitures aux élections locales. Pis, il disparait avec le récépissé de dépôt des lettres d’accréditation de la coalition Yewwi Askan Wi dont il était le mandataire à Matam. En acceptant dans ses rangs et en s’affichant avec un tel énergumène, Macky SALL ne détourne pas uniquement l’attention des Sénégalais braquée sur la Constitution qu’il tient pour un cahier de brouillon. Il piétine surtout tout ce qui est valeur dans ce pays et cherche à mettre au pas les Sénégalais dans un désert d’indignité. Ravale ton vomi et je te couvre d’or. Le message est devenu plus clair mais n’est pas nouveau. «Durant ces six dernières années, le président de la République a prouvé qu’il n’est pas rassembleur, il n’a pas su consolider la Nation. Il est partisan, chef de parti, donc chef de clan. Il n’incarne pas l’unité nationale», s’offusquait, en 2018 déjà, le Professeur Amsatou SOW SIDIBE.
Punir récalcitrants et ambitieux. Promouvoir traitres, larbins et autres ambassadeurs de la terreur. Le message que le leader de l’APR transmet est limpide. Seulement, comme toute médaille, il a un revers à décrypter. En envoyant Souleymane TELIKO à Tambacounda, ne jette-t-il pas la suspicion sur les magistrats ramenés à Dakar ? Il faut être au-dessus de la mêlée pour le comprendre. Ce que Macky SALL refuse systématiquement.
Mame Birame WATHIE