“Brûler vif toutes les familles DIAS n’a aucun impact sur la cohésion sociale du Sénégal. C’est une famille minoritaire qui ne fait même pas plus de 100 mille personnes”. Ce sont les propos que Gaston Mbengue a tenus lors d’un plateau sur Walfadjri. Malgré les rappels à l’ordre de la journaliste, le promoteur de lutte a continué sur sa lancée verbale. Une sortie qui n’a pas plu aux internautes sénégalais. Depuis quelques heures, cet extrait de Gaston Mbengue est largement relayé sur les réseaux sociaux. Gaston Mbengue n’a pas été raté. Politiciens, journalistes, citoyens lambda, ils ont été nombreux à donner leurs avis sur le sujet.
«Il n’est pas plus Sénégalais que quiconque… »
Pour la plupart des Sénégalais présents sur Facebook, Twitter ou Instagram, les mots de Gaston Mbengue relèvent de l’éthnicisme.
« Mon cher Gaston Mbengue, Dakar a toujours été une ville cosmopolite aux influences multiples. Ne t’en déplaise, Barthélémy Dias est Sénégalais et Dakarois de surcroît. À Dakar on peut croiser des Dias, des Sanchez, des Akogny, des Guillabert, des Wardini, des Madera, des Jackson, des Fonseca, des Monteiro, des Fowler etc », lit-on sur Facebook.
Plus loin, il est écrit toujours sur la plateforme de Marck Zuckerbeg, «c’est triste de voir ces discours haineux s’installer dans le débat public et c’est encore plus dommage de voir que les condamnations se font souvent sur le bout des lèvres. Comme si c’était une façon pour certains de valider ces propos nauséabonds par le silence».
Pour Isaac Sanches, un Cap-Verdien vivant à Dakar, « c’est dans l’attaque des minorités que la mère des discriminations se construit. Gaston Mbengue n’attaque pas Dias intuiti personae, il attaque d’abord tous les Sénégalais d’origines étrangères en leur disant qu’il faut qu’ils sachent rester à leur place. Ils sont Sénégalais mais pas aussi Sénégalais que ceux qui ont les noms qu’il a cités. Sa sœur elle-même devrait désavouer son propos et se désolidariser de lui, pour l’honneur de la République ».
«Les propos de Gaston Mbengue que j’ai du mal à réécouter sont scandaleux et répugnant qui dans un Etat normal allait être banni des médias. Tenir ce genre de propos de surcroît sur la place publique, les autorités compétentes (le procureur) doit se saisir si possible pas pour remettre cette énergumène à l’ordre. Ki dafa yakarni mo geune niit ñi, Dias ou pas, il n’est pas plus sénégalais que quiconque », estime J.P Dioma, un autre internaute.
« Gaston a déraillé… »
Lamine Niang, étudiant à Montréal, s’est aussi prononcé sur la sortie de Gaston Mbengue. « J’ai toujours pensé que cela relève des conséquences de la libéralisation incontrôlée de la parole dans les médias et de la promotion outrancière de la médiocratie à tous les niveaux de la société. Le contenu demeure hélas toujours d’actualité et s’applique à tous ces cancres, «bons clients» des médias, qui nous imposent leur opinion et nous indisposent », écrit-il.
Pour Mamadou Awa Ndiaye, journaliste à la 7tv, Gaston Mbengue a déraillé et a refusé tout au long de l’émission « à se remettre sur les rails ». Pour Karine Joanelle, également journaliste, elle se demande face à de tels propos « qui est violent?».
Une question agitée à l’heure où le débat tourne autour du refus de certains acteurs politiques de signer la charte de la non violence.