La troisième Chambre du tribunal correctionnel de Dakar a rendu, hier, son verdict dans l’affaire opposant Kabirou Mbodji, promoteur de la plateforme transfert d’argent, Wari, à ses ex-associés.
L’homme d’affaires a été reconnu coupable d’«abus de biens sociaux» et condamné à deux ans de prison dont 6 mois ferme. Il devra également payer un montant de 5 milliards de francs Cfa à ses anciens associés. Dans la décision rendue, le tribunal a débouté les avocats de la défense qui avaient soulevé des exceptions de nullité sur la base de l’absence de leur client lors du procès. Selon le juge, le mis en cause, n’a fourni «aucun motif sérieux lors de son non comparution». Au demeurant, le juge a procédé à la requalification des «faits d’abus de confiance» en «abus de biens sociaux».
Cette décision n’a pas été du goût des avocats de Kabirou Mbodji, en l’occurrence Mes Babacar Camara et Pierre Olivier Sur, inscrit au barreau de Paris. Ces derniers l’ont fait savoir séance tenante en promettant d’interjeter appel dans les meilleurs délais. «Nous déplorons la décision rendue par le Tribunal. Nous ne sommes pas d’accord. Nous allons interjeter appel», peste Me Babacar Camara dans sa plaidoirie. Cette décision de rejet de la Cour suprême, souligne Me Boubacar Camara, a pour effet de rendre irrévocable la décision blanchissant leur client, à savoir Kabirou Mbodji. «Le Tribunal n’avait pas à outrepasser la décision de la Cour suprême. Elle est irrévocable. Elle entre dans l’ordonnancement juridique. Même si notre client était absent, le juge était tenu, parce qu’ayant le document avec lui, de le relever d’office. Il n’a pas pu devoir le faire. Il y a des conventions internationales que le Sénégal a signées qui disent que tout individu a droit à un procès équitable. Elles s’imposent à l’Etat du Sénégal»,
Dans cette affaire, c’est Malick Fall, Seyni et Cheikh Tagué qui poursuivent Kabirou Mbadji de «ruptures abusives de contrats de partenaires».
Salif KA