Yankhoba Diattara, le nouveau ministre de l’Economie numérique et des télécommunications, était jusqu’ici connu pour sa courtoisie et son sens de la mesure.
Né bien après les indépendances africaines (il fête ce mois-ci ses 47 ans), il incarnait le NTS, le nouveau type de Sénégalais chanté par les gars de Y en a marre. Mais à l’arrivée, il se montre plus conservateur que les plus grands caciques de BBY, l’alliance à laquelle il appartient, surtout depuis que le pain fait bon ménage avec le lait caillé.
Ne se serait-il pas d’ailleurs un peu caillé lui-même, depuis que son parti obéit aux commandes de celui du pouvoir, et non plus à Rewmi ?
En tout cas, le discours a radicalement changé. Surtout dans la direction droite – gauche. Maintenant, il arrive même à Yankhoba de prendre les devants sur ses nouveaux camarades de jeu. Quand, par exemple, il considère que lier la convocation de Barthélémy Dias et sa candidature à la ville de Dakar, c’est faire un mauvais procès. Ou alors quand il appelle à la mobilisation des jeunes de sa coalition pour faire face à une éventuelle violence de l’opposition.
Et la justice dans tout cela ? Monsieur le ministre des numéraires virtuels et consorts, en arrive-t-il déjà à oublier qu’il a fait une carrière de plus de 20 ans dans sa ville de Thiès, sans anicroches, et que notre justice fonctionne toujours ?
Dommage en tout cas d’entendre de tels propos sortir de la bouche d’un plénipotentiaire, même si on sait par ailleurs que de nos jours politiques, plus rien n’étonne, plus rien ne détonne.
Que voulez-vous tout de même, lorsqu’il se dit que longer le chemin de la tortuosité empêche de marcher droit, surtout au plus fort de la tempête.
Sebe