Amsatou Sow Sidibé ne cautionne pas le rejet des dossiers de candidatures des organisations politiques en perspective des élections locales et territoriales prévues le 23 janvier prochain. Selon elle, «les corrections apportées par la Cena installent le doute sur la sincérité de l’administration dans la gestion des élections.»
Le professeur Amsatou Sidibé ne comprend pas que les listes rejetées ne proviennent que de l’opposition alors que les acteurs de l’opposition comme du pouvoir, ne respectent pas des règles du processus électoral. «Les acteurs politiques en général font beaucoup d’irrégularités, quel que soit leur bord. Beaucoup de personnes ne savent pas que les listes doivent être paritaires. De tous les côtés, il y a des gens qui ne savent ni lire ni écrire. Je suis étonnée de constater qu’il n’y a de rejet que du côté de l’opposition où ces cas sont signalés. A moins que le pouvoir ait aussi les siennes», souligne-t-elle. L’universitaire déplore la gestion de l’administration sur la question des couleurs alors qu’elle n’en a pas le pouvoir. «Quand l’une des parties utilise des couleurs, des symboles, c’est des questions qui font l’objet d’arbitrage devant les concernés. Et puis, on corrige. Mais, ça n’a jamais posé de problème», explique l’ancienne membre de l’Observatoire national des élections (Onel), en 2000.
La cheffe de file de la «3e voie» dénonce le rejet des dossiers sous le prétexte que d’autres ont la même couleur ou les mêmes symbo les. Pour elle, l’administration ne peut pas s’arroger le droit de rejeter un dossier parce qu’il y a des organes dédiés à cette tâche, sur la supervision de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Amsatou Sidibé appelle au recadrage de l’administration en remettant les choses à leur bonne place. «Il faut absolument éliminer ces décisions irrégulières, non conformes parce que les autorités administratives sont censées connaître les lois dont elles contrôlent le respect
La présidente du mouvement Car/Leneen, estimant que «tout le monde souffre» de la gestion de l’administration chaque fois qu’il y a des élections, invite à un retour aux règles qui organisent les actes des institutions. Elle interpelle, pour ce faire, la Cour d’appel en charge des irrégularités parce que l’esprit de rejet n’est pas conforme à un autre esprit, celui d’arbitrage et de conciliation. «Il est maintenant urgent que les institutions qui gèrent la démocratie jouent leur rôle, exercent les compétences qui leur sont soumises en étant à la hauteur de leur mission», suggère-t-elle. L’enseignante à la retraite souligne que pour y arriver, les autorités administratives doivent mettre en avant l’esprit de générosité pour faire de la démocratie une «réalité». «Il faut que nos institutions soient à la hauteur de la vitalité de notre démocratie», a martelé Amsatou Sidibé.
Thialice SENGHOR