Affaire du bébé mort à la clinique Madeleine: ces détails de l’enquête qui révèle une négligence scandaleuse

par pierre Dieme

L’affaire du bébé calciné à la Clinique de la Madeleine connaît un nouveau rebondissement. Selon les informations exclusives du quotidien « Libération », c’est le traitement banal prescrit par le pédiatre Hussein Joubaily qui est à l’origine du drame. Ce dernier avait déclaré que le bébé souffrait d’une jaunisse et avait besoin d’une photothérapie pendant 24 heures. Cependant, le 9 octobre dernier, le bébé a été déclaré mort. D’après les témoignages du père Mohamed Saleh, des traces de brûlures et des lésions ont été remarquées sur tout le corps du bébé.

Le certificat de genre de mort a renseigné que le bébé est décédé suite à des brûlures au premier degré étendues sur tout le corps avec une asphyxie secondaire due à une surchauffe et à un confinement prolongé. Face aux enquêteurs, Hussein Joubaily a affirmé que relativement aux conclusions du médecin-légiste, la clinique compte faire une contre-expertise. Car d’après ses informations ce type de machine ne peut pas entraîner des brûlures, mais des lésions cutanées.

Interrogée lors des premières auditions par les policiers, Sara Aidibé a confié que le jour des faits, elle a été appelée en urgence parce que le bébé Saleh était en arrêt respiratoire. Après avoir réalisé un massage cardiaque pour le réanimer, elle a informé ses collègues des causes du décès du nouveau-né. Par la suite, docteur Aidibé a souligné qu’elle s’était assuré que l’appareil de photothérapie n’était pas défectueuse et que toutes les préinscriptions du médecin étaient respectées. Pour elle, il n’y a eu aucune négligence.

De son côté, la nurse Adja Seynabou Diallo, a signalé qu’une chaleur inhabituelle se dégageait de l’appareil de photothérapie la nuit des faits et qu’elle avait intégralement couvert le bébé d’un tissu. Selon elle, la climatisation qui était à 17 degrés ne fonctionnait pas correctement ce qui poussait les bébés à pleurer tout le temps à cause de la chaleur. Enfin, elle a déclaré que l’appareil ne disposait pas d’un Scope (Moniteur affichant en continu les paramètres de surveillance sur un écran avec différents systèmes d’alarme en fonction de la gravité du problème détecté). pour surveiller les paramètres vitaux du bébé. Adja Seynabou Diallo sera contredite par son collègue qui a soutenu que l’appareil de photothérapie n’aurait jamais connu de dysfonctionnement en dehors des lampes changées en 2016 et que c’est la clinique qui s’occupe de son entretien. Par ailleurs, il a souligné que la Scope n’était pas nécessaire dans le traitement du bébé Saleh.

Le 11 octobre, une réquisition aux fins d’examiner l’état de fonctionnement de l’appareil de photothérapie a été adressée à la société Delta Médical. 30 minutes après avoir allumé l’appareil en présence des policiers, il a été noté que : l’appareil fonctionne, le capteur de température externe fonctionne et affiche la température de l’enceinte en plus de passer 30 minutes de 16 à 27 degrés, l’absence de dispositif de surveillance des signes vitaux et la non-réinitialisation du Timer pour le remplacement des ampoules.

Dans la foulée, Adja Seynabou Diallo s’est rendue en catimini au commissariat pour raconter que le docteur Joubaily lui avait demandé si le bébé a été scopé et qu’elle lui aurait répondu non. C’est ainsi que le docteur Joubaily aurait lancé : « Pu… de m…, on a fait une erreur », avant de demander ce qu’il allait dire aux parents du bébé Roya. D’après toujours la nurse, le docteur Joubaily leur a instruit de ne pas dire aux policiers qu’il n’y avait pas de Scope, alors que Sarah Aidibé recommandait de cacher aux policiers qu’il n’y avait pas un drap couvrant la machine en marche. Pire encore, docteur Sidibé a convoqué toutes les nurses au 6e étage afin de tenir une réunion lors de laquelle, dans le rôle du policier, elle leur a posé des questions et livré des réponses préparées pour concocter une version concordante à servir aux limiers. 

Pressafrik

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