À notre époque, personne n’osait. On nous interdisait d’insulter et même d’être grossier devant plus âgé. Il y avait une liste de mots que personne n’osait s’approprier de peur de se voir qualifier de “fils de la rue.” Mais cette période semble révolue de nos jours. C’est le contraire qui est plutôt constaté. Sur nos chaînes de télé, c’est à qui mieux, mieux.
Dans les séries et téléfilms qu’elles nous proposent, refleurissent injures et insanités de naguère. On les retrouve sur toutes les stations de télévision de la place, particulièrement sur deux d’entre elles qui doivent avoir recours aux soins des mêmes producteurs.
Un vrai langage cru digne d’un charretier. On dirait que des insanités comme “nokhe“, “gnousse “ doule“, “gnafe” sont entrées dans le vocabulaire commun et ne trouvent plus personne pour s’offusquer de leur pénétration dans la langue wolof “pidginisée.”
Il arrive souvent que certains animateurs de radio, des hommes politiques et des acteurs de la vie civile, inondent le mot “gnafe” de leur discours, en ignorant probablement qu’il relève du vulgaire, du langage des mal élevés.
Qui pour s’indigner ? Personne pour l’instant. Ni le ministre de l’enseignement, ni son homologue de la culture. On ne préfère parler d’évolution sociétale.
Sébé