Exercice illégal de la profession : Les médecins veulent mettre de l’ordre

par pierre Dieme

A la date du 30 septembre 2021, quelque 3040 médecins sont inscrits au tableau avec 80% pour la section A et 20% pour la section B. Malgré cela, l’exercice illégal de la médecine demeure un problème pour les professionnels du secteur.

La dernière actualité sur les dérives dans le secteur sanitaire est l’arrestation de faux médecins qui prétendaient pouvoir gonfler les muscles fessiers. On ne sait pas aujourd’hui avec exactitude le nombre de victimes liées à l’exercice illégal de la médecine au Sénégal. Les autorités ont mené des visites inopinées dans les districts de Dakar pour voir le niveau d’exercice illégal de la médecine et le niveau d’obtention d’autorisation des structures installées dans le privé.

Et le constat est effarant et fait peur : Sur les 125 structures visitées, seules 71 étaient en règle, soit 56,8 %. Alors que 28 établissements n’avaient pas du tout d’autorisation, soit 39,2%. Parmi ces structures, 4 avaient des dossiers en cours au niveau du ministère de la Santé mais avaient commencé à fonctionner sans avoir leurs arrêtés qui étaient en cours. C’est la directrice des Etablis­sements privés de santé au ministère de la santé et de l’action sociale, Dr Henriette Cécile Diop, qui a fait la révélation samedi. C’était lors de la cérémonie officielle de lancement du plan stratégique de développement 2021-2025, couplée à la publication du tableau de l’Ordre national des médecins du Sénégal, au King Fahd Palace. «Sur les 125 structures de prestation de soins, dont 39 cabinets médicaux, 40 cabinets paramédicaux, 25 cliniques, 11 centres de santé et autres qui représentent tout ce qui est illégal, ce sont les postes de santé communautaires, les structures d’accouchement à domicile avec les matrones,  les cabinets obstétriciens, les structures chinoises, un centre de dialyse et une case de santé», ajoute-t-elle.


A la date du 30 septembre 2021, quelque 3040 médecins sont inscrits au tableau avec 80 % pour la section A et 20 % pour la section B, a déclaré Dr Abdou Kane Diop, membre du bureau de l’Ordre des médecins. «C’est la liste officielle de référence pour les populations avec 36 spécialités dont 46% de médecins généralistes, 6,5% pour la gynécologie, 5,5 % pour la pédiatrie et 3,5 % pour la cardiologie et les femmes représentent le tiers depuis 2018», précise le médecin. Et l’inscription au tableau de l’Ordre national des médecins est obligatoire pour exercer la profession de médecin au Sénégal, renchérit Dr Boly Diop, président de l’Ordre national des médecins des Sénégal (Onms). D’après ce dernier, parmi les recommandations qui sont sortis de ce panel, il faut noter les sanctions. Il dit : «Nous travaillons en parfaitement collaboration avec les ministères de l’Intérieur et de la Justice pour que ceux qui exercent la médecine de manière illégale soient poursuivis et sanctionnés. Aujourd’hui, nous travaillons encore pour alourdir les sanctions contre ces gens qui pratiquent le métier de manière illégale. Parce que celui qui exerce le métier sans autorisation commet d’autres infractions.»
Pour sa part, le ministre de la Santé et de l’action sociale a insisté sur l’importance pour tous les acteurs, à commencer par les Ordres professionnels, d’œuvrer inlassablement pour préserver la noblesse et le lustre de la profession médicale. Abdoulaye Diouf Sarr estime que «si nous ne le faisons pas, la confiance que le patient a toujours eue vis-à-vis de son médecin, de son pharmacien, de son chirurgien-dentiste, va se briser, et ce sera long et difficile à reconstruire». Il a rappelé en outre que «l’exercice illégal de la médecine est une menace grandissante pour le système de santé.

C’est un fléau à combattre». C’est pourquoi, il a appelé tous les médecins qui souhaitent exercer, à s’inscrire et à participer à la vie de l’Ordre tout en assurant que son département veillera au respect strict de la réglementation en vigueur et à la protection des professionnels de santé et de leurs patients.
Par ailleurs, Dr Henriette Cécile Diop a fait savoir que le secteur privé représente 46 % de l’offre de soins sur le plan national. Sur 3189 structures au total, dit-elle, les 1493 sont dans le secteur privé, les cabinets de soins sont au nombre de 440, les cabinets 359, les cabinets dentaire 207, les laboratoires privés 26, les cliniques 118, les hôpitaux privés 3 et les centres et postes de santé non lucratifs 147. Et on voit à Dakar que l’offre de soins du privé est supérieur au public avec 60 % des structures.

Par Mamadou SAKINE

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