Des insultes, des bagarres, des problèmes de mœurs, une affaire de multiplication de faux billets de banque. Et, comme si cela ne suffisait pas, un trafic de passeports diplomatiques.
Les Sénégalais ont voulu mettre dans les conditions optimales de confort matériel et de sécurité financière leurs députés. Ce depuis l’accession du pays à l’indépendance. A travers ce sacrifice, le contribuable a voulu mettre ses représentants au parlement dans des conditions qui n’auraient rien à envier à celles dont bénéficient leurs pairs de la sous-région. En dépit de tous les efforts fournis par les Sénégalais pour leurs députés, on aura malheureusement tout vu dans cette 13ème législature.
Des insultes, des bagarres, des problèmes de mœurs, une affaire de multiplication de faux billets de banque. Et, comme si cela ne suffisait pas, un trafic de passeports diplomatiques. Jamais, dans l’histoire politique de notre pays, législature n’avait été aussi riche en faits divers et scandales divers, jamais législature n’avait été autant décriée par les Sénégalais.
Pourtant, au vu du contexte social, on peut dire que ces députés parmi lesquels certains se livrent à des frasques n’honorant pas leu statut, sont grassement payés par le contribuable sénégalais. Jugez en vous-mêmes ! Un député « simple » coûte environ en salaire 1,3 million de francs CFA par mois. A cela, il faut ajouter les frais liés à son véhicule de fonction, un 4 x 4, soit 300 litres d’essence par mois. Le litre étant actuellement à 695 francs CFA, cela revient à 208 500 francs CFA supplémentaires.
Parmi les 165 députés, ceux qui ont la chance de faire partie du bureau bénéficient d’avantages supplémentaires. Par exemple, le président de l’Assemblée et les membres du bureau, c’est-à-dire les huit vice-présidents, les six secrétaires élus, les deux présidents de groupe parlementaires et les deux questeurs touchent un salaire mensuel de 2 millions de francs CFA, ont deux véhicules de fonction et de 1 000 litres d’essence par mois. Pour les douze présidents de commissions et les deux vice-présidents de groupe parlementaire, le salaire s’élève environ à 1,6 million de francs CFA plus un véhicule 4 x 4, une seconde voiture de fonction et 1 000 litres d’essence par mois.
Sans compter, on l’a dit, pour chacun des 165 députés et leurs épouses, des passeports diplomatiques. Leurs enfants, eux, ont droit à des passeports de service. Dans un contexte particulièrement difficile où le « gorgorlu » peine à joindre les deux bouts, on voit donc que bien des efforts sont faits pour sortir nos « honorables » députés de la galère. Mais, El Hadj Mamadou Sall et Boubacar Biaye, sans compter sans doute quelques uns de leurs collègues qui ont eu la chance de passer à travers les mailles du filet, ne semblent pas mesurer les sacrifices consentis par les Sénégalais pour les mettre dans de bonnes conditions.
Pour entretenir un train de vie ruineux, certains parmi eux, on l’a vu, trafiquent des passeports diplomatiques, se lancent dans la multiplication des faux billets de banque ou squattent les salons d’attente des ministres et des directeurs généraux de sociétés pour le racketter.