Les célébrations se suivent et se ressemblent pour les familles des victimes du naufrage du Joola. Dix-neuf (19) ans après, ces familles dépoussièrent les vielles doléances qui tournent au tour du renflouement du navire, la prise en charge des orphelins et rescapés, entre autres. Le thème retenu par las familles des victimes pour ce 19ème anniversaire est : «Naufrage du Joola et gestion de la pandémie : l’irresponsabilité se poursuit»
Les années passent, les souvenir restent. Surtout que nombre de familles peinent encore à faire le deuil de leurs proches disparus. Dix-neuf (19) ans après le naufrage du bateau le Joola, ces familles dépoussièrent les vielles doléances qui tournent au tour du renflouement du navire, la prise en charge des orphelins et rescapés, entre autres. Aussi les familles des victimes réclament-t-elles la justice pour toutes les victimes du naufrage. Le choix du 26 septembre comme une Journée Nationale du Souvenir reste encore une question sans réponse. La prise en charge de l’éducation des enfants reste également une préoccupation majeure des orphelins qui sont montés au créneau hier.
Pour le porte-parole des orphelins, Mamadou Hampathé Sadio, «l’éducation, la sante et l’emploi résument nos revendications principales. Nous demandons au gouvernement d’honorer et d’accompagner la prise en charge de l’éducation des enfants. Certains enfants qui vont à Dakar pour étudier sont souvent laissés en rade…», déplore M. Sadio qui agite également la question de l’emploi. «Nous demandons à l’Etat de nous accorder des quotas dans les concours nationaux pour faciliter la réinsertion professionnelle sociale de ces orphelins qui doivent également bénéficier d’une couverture médicale», martèle-t-il. Le responsable des orphelins souligne tout de même quelques avancées notées dans la gestion de ce dossier du naufrage le joola.
L’érection en cours du mémorial-musée Le Joola à Ziguinchor reste un pas de géant salué par les familles des victimes, tout comme la gestion du dossier des pupilles de la nation. 371 enfants orphelins non pupilles ont bénéficié d’allocations qui varient en fonction de l’âge. Des avancées saluées par le président de l’Association des Familles des Victimes (ANFV / Joola), Boubacar Ba, qui révèle que des prières ont même été formulées à Touba pour les victimes du naufrage du Joola. Et les familles des victimes vont célébrer ce 19ème anniversaire sous le thème : «Naufrage du Joola et gestion de la pandémie : l’irresponsabilité se poursuit».
SEDHIOU – PRISE EN CHARGE EPHEMERE DES FAMILLES DES NAUFRAGES DU BATEAU LE JOOLA :La force dans la résignation, 19 ans après !
La région de Sédhiou ne compte pas beaucoup de victimes du naufrage du bateau le «Joola», drame qui est survenu dans la nuit du 25 au 26 septembre 2002, aux larges des côtes gambiennes. Nous n’avons pas eu connaissance de la disponibilité, à Sédhiou, d’un répertoire des victimes de cette catastrophe maritime. Toutefois, l’on nous signale que le Collectif des victimes basé à Ziguinchor détient le manifeste des disparus ainsi qu’au niveau du fichier central à Dakar. Les deux familles que nous avons eu à rencontrer ont été quelque peu avares en témoignages ; mais ont pu libérer quelques propos, sous l’emprise de la résignation.
Les victimes du naufrage du bateau de le «Joola», survenu le 26 septembre 2002 et originaires de la région de Sédhiou ne sont pas nombreuses. Au niveau des services administratifs, nous avons cherché hier, vendredi 24 septembre, à savoir s’il existe un répertoire des victimes ou familles des victimes, mais en vain. Même si dans le Balantacounda, département de Goudomp, l’on compte des victimes dont les proches, pour l’essentiel, collaborent avec les Association et Collectif des familles des victimes basés à Ziguinchor.
Toutefois, nos propres recherches nous ont guidés vers la famille de feu Famara Diatta, en service aux chèques postaux de Dakar au moment des faits. Son épouse, Awa Mansaly, actuellement remariée à Bambaly, témoigne que «la famille avait reçu un soutien financier dans les mois qui avaient suivi la catastrophe. Quelques années plus tard, on nous avait appelés à Ziguinchor pour nous remettre des fournitures scolaires pour nos enfants. Mais depuis, plus rien», dit-elle avec beaucoup d’hésitations.
Au quartier Santossou de Sédhiou, le sieur Mamadou Lamine Dramé déclare avoir perdu son demi-frère dans le naufrage du bateau. Ousmane Diatta, la victime, était un Sapeur-pompier. «Je sais que la famille avait reçu un soutien de l’Etat du Sénégal juste après le drame ; mais après, je n’ai plus rien revu. Le défunt avait trois enfants qui sont devenus des adultes maintenant. A ma connaissance, ils n’ont pas reçu d’accompagnement spécial au titre de pupilles de la nation, comme annoncé. Mais, Dieu merci, par la foi et la Miséricorde de Allah, on s’en remet à Lui», se résigne-t-il.
Pour ces familles, les années passent et se ressemblent. Les promesses annoncées avec tambours et trompettes n’ont pas été suivies d’effets escomptés, notamment la prise en charge complète des enfants en tant que pupilles de la nation, ont fait observer les proches.
19EME ANNIVERSAIRE DU NAUFRAGE DU JOOLA : Les familles réclament toujours le renflouement du bateau
Ce dimanche, 26 septembre 2021, marquera le 19ème anniversaire de la disparition du bateau le Joola dans les eaux gambiennes. Des années passent, certaines revendications du Collectif des familles des victimes, notamment les principales doléances qui, selon ces familles, devraient leur permettre de faire le deuil de leurs proches qui ont péri dans ce drame, restent toujours sans réponse de la part des de l’Etat.
Il s’agit, selon Alassane Thiam, un des membres du Comité d’Initiative pour l’érection du Mémorial-musée le Joola, du renflouement du bateau, la construction d’un mémorial et la justice pour les familles. Le renflouement du bateau reste une des principales doléances des familles. Il est, souligne Alassane Thiam, un moyen pour elles de faire le deuil de leurs proches restés en mer. Il ajoute aussi qu’il y a des manquements dans la prise en charge des orphelins, même si des efforts ont été faits. «La prise en charge des orphelins est effective. Certains qui étaient laissés en rade depuis 2002 sont maintenant pris en compte. Mais, le niveau de payement reste insuffisant car, le recensement n’est pas complet. On était à 1900 orphelins, 721 sont pris en charge. Il restait plus de 1000 et seuls 341 ont été ajoutés à la liste initiale».
Pis, ajoute Alassane Thiam, les rescapés, une soixantaine, ne bénéficient d’aucune assistance. Le comité souhaite aussi que la journée du 26 septembre soit une Journée Nationale de Souvenir des Victimes du Joola qui est instituée à travers une loi.
Pour rappel, le 26 septembre 2002, peu avant 23 heures, le Joola, du nom du navire qui assurait la liaison maritime Dakar-Ziguinchor, a sombré au large des côtes gambiennes. Surchargé de plus de trois fois le nombre normal de passagers autorisés, au départ du port de Ziguinchor, il n’arrivera jamais à bon port à Dakar, devenant ainsi la plus grande catastrophe maritime de l’histoire de l’humanité, en termes de victimes. Le bilan officiel fait était de 1863 morts, les familles quant à elles parlent de 2000 victimes. Seules 65 personnes ont été sauvées.
Ignace NDEYE, Fatou NDIAYE et Moussa DRAME